Des diagnostics sur les milieux favorables aux oiseaux
Le monde des oiseaux se porte mal, en France comme en Haute-Marne. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne a tenu son assemblée générale. L’occasion de dresser un état des lieux dans le nord de la Haute-Marne avec son président.
En Haute-Marne comme ailleurs, les oiseaux ne sont pas mieux lotis. Selon le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne, « en 30 ans, nous avons perdu de 25 à 30 % d’oiseaux et 80 % d’insectes ». La faute, non pas au réchauffement climatique, mais à l’agriculture, même dans notre département. « Avant, il y avait des petites parcelles, des arbres isolés, des prairies disparaissent. Tout cela crée une perte du vivant », assure Etienne Clément.
Face à ce constat peu glorieux, la LPO met en place divers projets avec les collectivités pour sensibiliser un maximum la population et aider les animaux. A Saint-Dizier, un partenariat a été signé avec la Ville depuis un an. D’où les conférences qui se tiennent régulièrement au théâtre. « L’an prochain, elles seront axées sur le réchauffement climatique », glisse d’ailleurs le responsable. Des animations pédagogiques sont aussi mises en place dans les écoles.
Neuf sites concernés à Saint-Dizier
Nouveauté, l’association a commencé des diagnostics sur neuf sites, notamment aux bords de Marne et à Papini (ex-passage à niveau de l’avenue Bérégovoy). « Nous allons faire un inventaire des oiseaux, des insectes et de la végétation », annonce Etienne Clément. En fonction du diagnostic, des propositions seront faites à la municipalité, qui tiendront compte de ses impératifs. Libre à elle de les appliquer mais « en général, si cela est cohérent avec le site, des mesures sont adoptées ». Parmi les solutions envisagées, il peut y avoir « des remplacements ou des plantations de haies, du fauchage tardif, laisser des endroits sauvages, ne pas tondre… », précise le président.
Dans le même esprit, un diagnostic de diversité communale a été entrepris dans des communes de l’Agglomération, à Saint-Dizier, Bettancourt-la-Ferrée, Villiers-en-Lieu, Ceffonds… Il s’agit de faire comme un inventaire, de relever les points forts, les points faibles, les espèces qui fréquentent le milieu. Cet état des lieux est fait sur un an. Une restitution publique aura lieu, avec, là encore, des préconisations.
Trame verte et bleue
La seconde année, sera mise en place la trame bleue et la trame verte, c’est déjà le cas à Bettancourt par exemple. Un projet qui veille à maintenir la circulation des oiseaux mais aussi de toute la faune, avec des moyens naturels. « Une haie placée le long d’une route, par exemple, permet de maintenir le passage des animaux tout en les mettant à l’abri », illustre Etienne Clément.
Des refuges LPO voient également le jour dans de nombreux endroits de Saint-Dizier. Ainsi, au magasin SNCF, l’association va vérifier la possibilité de transformer une partie de cet établissement en refuge. Les particuliers peuvent également faire appel à la LPO pour bénéficier de conseils et créer un bon nid douillet pour nos amis les oiseaux.
Marie-Hélène Degaugue
Des politiques à sensibiliser
Le combat de la protection des oiseaux passe aussi par le politique. Même si cela ne semble pas être sa priorité, la LPO saisit les élections pour tenter « un plaidoyer, non pas du lobbying » auprès des élus. A chaque scutin, un questionnaire est envoyé aux candidats afin de connaître leur position sur des problématiques environnementales. « Au niveau national, Emmanuel Macron est le seul à ne pas avoir répondu. Au niveau local, le député Cornut-Gentille n’a jamais répondu sur la chasse en enclos ». Des interpellations qui ne peuvent pas être légion sur tout un mandat car « on profite du moment dans la mesure du possible, on est bénévoles », rappelle Etienne Clément, qui ajoute : « On préfère accompagner les collectivités, c’est plus intéressant, on met en place des choses concrètes avec elles ».