Humeur de Frédéric Thévenin – Bonne lecture
D’une force politique à une autre ou d’un média à un autre, il est impressionnant de voir comment il est possible d’interpréter les résultats de l’élection présidentielle. A les écouter, aux extrêmes, ceux qui ont perdu se targuent d’avoir gagné en affichant sourires, belles déclarations et grandes ambitions. Mélenchon, Le Pen, La Fontaine ou la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.
Avec ses 23 000 voix à Paris ou ses moins de 5 %, seules Hidalgo et Pécresse ont eu la décence de ne pas claironner même si, les pattes dans le fumier, le coq français a pris pour habitude de continuer de chanter.
A l’inverse, ceux qui ont gagné, à l’extrême centre, font profil bas alors que réaliser un second mandat sans le paratonnerre des cohabitations lors des septennats et depuis la mise en place du quinquennat est une véritable performance. A entendre ses adversaires, Emmanuel Macron devrait s’en excuser. Son isolement à l’Elysée depuis son élection est, à tort, une manière de le faire.
Ces tactiques purement politiciennes avec en point de mire les élections législatives cachent les véritables enseignements des votes des Français. Il ne faut pas se méprendre à l’image des médias parisiens qui n’ont pas forcément la bonne lecture. Les Français n’ont pas demandé davantage d’écologie ou de social mais plus d’équité entre les territoires.
Le fait le plus marquant est le grand écart entre les métropoles pro-Macron qui vivent bien et la ruralité pro Le Pen qui paupérise. Il n’est plus question d’un fossé mais d’un canyon entre ces deux mondes qui ne se comprennent plus, qui ne s’écoutent plus et même qui ne se parlent plus. Sur une rive du canyon, les urbains perçus comme des donneurs de leçons, décideurs et élitistes. Sur l’autre, les ruraux qui considèrent être dirigés, malmenés et méprisés. Entre les deux, un écho crée l’incompréhension et un décalage dangereux.
Pour y mettre fin, Emmanuel Macron doit ciseler son futur gouvernement qui, semble-t-il, est si difficile à constituer. Mais, parmi tous les messages à envoyer, il ne devra pas se tromper sur l’ordre des priorités et la première, vu de Haute-Marne, est de réconcilier la campagne et la ville et surtout d’apporter une véritable considération aux ruraux en leur laissant la maîtrise de leur vie et de leur avenir. Ils ne veulent plus subir.
Frédéric Thévenin
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