Corrida 2019 JHM : Vulliez en invité surprise !

Un centre-ville de Chaumont pris d’assaut par les athlètes et le public. Sur la chaussée comme sur les trottoirs, il fallait se faire une place, samedi 14 septembre 2019, pour la 19e édition de la Corrida du JHM ! C’est le Dijonnais Alban Vulliez qui a finalement pris la meilleure sur le podium du 10 km, en 31’34”.

Plus de 700 participants ont pris le départ des trois courses au programme de la 19e édition de la Corrida du JHM samedi soir. Alors certes, le record de 796 coureurs n’aura pas été battu, mais il est des chiffres qui perdent vite de leur importance quand le succès est au rendez-vous. A ceux qui en doutaient, le retour de l’épreuve au centre-ville a largement contribué à l’engouement populaire de ce rendez-vous assurément très attendu par les Chaumontais. Du public tout au long du parcours, un speaker, Michel Fèvre, au micro, un peloton qui s’est “régalé”, voire surpassé, sous les encouragements des spectateurs.
« Ça nous aide à dépasser la fatigue et la souffrance ! » Les effets sont les mêmes pour tout le monde. Des favoris aux plus anonymes : « c’est la seule course que je dispute dans l’année ! » ; des coureurs expérimentés à ceux qui se sont lancés pour la première fois sur la distance : « parce que c’est chez nous, et que c’est l’occasion d’essayer ! » L’histoire est finalement la même : dix kilomètres à parcourir. Seules les foulées diffèrent.
Et celles du Dijonnais Alban Vulliez, elles, ont surclassé toutes les autres. Lui qui est arrivé presque par hasard sur la course (lire les déclarations ci-dessous) a finalement ajouté son nom au palmarès de l’épreuve préfectorale. Un vainqueur sans prétention, qui au fil des kilomètres s’est senti « dans un excellent jour, même si ce n’était pas forcément attendu » et qui, au train, a distancé tous ses concurrents à partir de la mi-course.

Pour le plaisir

Derrière, le Bolognais Frédéric Walczak, lui aussi détenteur de bonnes sensations, ne pouvait suivre le rythme. « Il était trop fort pour moi. J’ai essayé de “coller”, mais c’était voué à l’échec ! » Même l’engagé de dernière minute, le Kényan Aboubakar Sumaa (licencié dans les Vosges) restait finalement à bonne distance.
Alban Vulliez en finissait en 31’34”, devant le pensionnaire de l’AS Bologne (31’56”) et le Kényan (32’14”). Tous les trois bien loin du record de l’épreuve de Moses Kibor en 29’51”, réalisé en 2003. Mais c’était une autre époque, un autre parcours. Et là encore, l’objectif des uns et des autres n’était pas celui-là.
Il fallait patienter quelques minutes supplémentaires pour connaître la première féminine. Chloé Susset, favorite compte tenu de son record personnel sur la distance, ne faisait pas mentir les pronostics (en 37’43”), reléguant sa première rivale, la Bolognaise Stéphanie Escalier à plus de cinq minutes (43’15”). Quelques minutes plus tôt, le benjamin Elio Truilhe, parti en même temps que les “grands” pour la course Open de 3 km (une seule boucle), avait franchi la ligne d’arrivée en vainqueur, surclassant  de nombreux minimes, cadets, voire vétérans. Alors que, bien avant le coucher du soleil, une cinquantaine de “kids”, tous âges confondus, avaient ouvert le bal.
Uniquement pour le plaisir : décidément le maître-mot de cette Corrida du JHM.
Laurent Génin

Déclarations

Alban Vulliez (Dijon UC/vainqueur du 10 km) : « C’est quasiment une surprise pour moi ! Hier encore (vendredi), je ne savais même pas que cette course existait ! En fait, j’étais dans les environs et Nicolas Pirès (coureur de l’ECAC et impliqué dans l’organisation) m’a parlé de la Corrida et je me suis dit : “pourquoi pas ?”. Il fallait juste que je trouve un certificat médical dans les temps pour m’inscrire.
Sincèrement, je ne pensais pas pouvoir gagner, car je sortais d’une “grosse semaine” d’entraînement avec plus de 100 km à pied, de la natation et du vélo. Mais je me suis dit que cette course pouvait être une bonne séance additionnelle à tout cela. Et puis, dans l’effort, je ne me suis jamais senti aussi bien. Je sentais que j’avais les jambes et j’étais sur un nuage. Derrière moi, je sentais bien que mon principal rival n’était pas loin. J’entendais bien les encouragements qui le concernaient, mais comme les spectateurs
n’étaient pas trop au courant de qui était vraiment devant, je profitais aussi de ces applaudissements.
Sincèrement, c’était extraordinaire de se sentir pousser comme cela. Et au final, je remporte la mise : c’est vraiment super ! Je suis professeur d’éducation physique et sportive à Châlons-en-Champagne et je n’ai pas vraiment d’objectif pour la fin de saison ou la suite. Mon rêve serait, un jour, de passer la barre des trente minutes sur le 10 km. Pour les “cadors”, cela peut sembler dérisoire, mais pour un coureur comme moi, ces trente minutes représentent une vraie frontière. Et qui sait, maintenant que je sais que cette Corrida existe, je reviendrai peut-être l’an prochain. »

Frédéric Walczak (AS Bologne/ 2e du 10 km) : « C’est parti vraiment très vite, trop vite même pour moi et pour Aboubakar (Sumaa, 3e). En courant les deux premiers kilomètres à une cadence de trois minutes par kilomètre, je savais que je ne tiendrais pas. J’ai préféré relâcher un peu l’allure et gérer cette 2e place. J’ai pourtant tenté de revenir sur Alban (le vainqueur), mais je sentais que j’allais exploser si je continuais à faire ce genre d’efforts. Il était trop fort pour moi. Pour autant, je prends cette 2e place comme une vraie récompense. C’est mon troisième chrono sous les 32’ aux 10 km, et cela prouve que le travail continue de
payer. Il y a un an à cette même époque, je voulais tout arrêter car je saturais et n’arrivais pas à progresser. Avec Fabrice (Guyot), mon coach, on a tout remis à plat, repris le travail avec application et
aujourd’hui, cela paie vraiment. Bien sûr qu’il y a toujours une certaine frustration à ne pas pouvoir
monter sur la plus haute marche du podium de la Corrida du JHM, mais elle est compensée par
le chrono et puis le plaisir de courir ici, avec ce public qui pousse tout au long du parcours. Le retour au
c e n t r e – v i l l e est un vrai bonheur. Je n’oublie pas l ‘ é n o r m e travail des organisateurs et des bénévoles. Cette réussite est surtout la leur : chapeau à eux ! »

Chloé Susset (37e/1re féminine) : « C’est la première fois que je cours dans cette ambiance là ! C’est vraiment un grand plaisir que de disputer une épreuve dans ces conditions. Nul doute que les encouragements du public m’ont poussée à me transcender, car dans l’effort, je n’étais pas
forcément au mieux ! Le parcours est exigeant, avec beaucoup de relances. J’ai vraiment été dans le dur très rapidement. Mais en même temps, je m’y attendais. Avec mon entraîneur, on avait prévu que
cette échéance serait certainement éprouvante et elle l’a été. Maintenant, je ne vais pas
faire la fine bouche, puisque la victoire est au bout ! Je vais me satisfaire de mon chrono pour cette fois (37’43”), mais il est loin de mon record personnel (35’30”). Qu’importe ! Aujourd’hui, l’important était ailleurs sur ce tracé. Je me souviendrai de la Corrida du JHM. »
Propos recueillis par L. G.