Congrès 2022 des Bouilleurs de cru : de la racine à l’élixir
Tradition. Le Congrès national des Bouilleurs de cru s’est ouvert, ce vendredi 29 avril, à Saints-Geosmes. Quelque 400 participants venant de la France entière y prennent part jusqu’à lundi.
Il revient cette année à la Fédération nationale des syndicats des récoltants familiaux de fruits et producteurs d’eau-de-vie naturelle (FNSRPE) d’organiser le 66ème congrès national. Après avoir été annulé deux années de suite, il peut enfin s’ouvrir, à la salle des fêtes de Saints-Geosmes. Un soulagement pour l’ensemble des congressistes et les Haut-Marnais, parmi lesquels Jean-Charles Cheritat, président de la FNSRPE depuis trois ans. Auparavant, ce dernier a présidé la Fédération haut-marnaise durant trois ans puis a passé la main à Dominique Thiebaud. « Voici le moment de se retrouver autour de nos valeurs, de nos ambitions pour faire vivre nos traditions et les transmettre aux futures générations », indique Jean-Charles Cheritat dans son mot d’accueil.
Un défi : faire vivre la tradition
Ce congrès rassemble les Bouilleurs ambulants et les récoltants familiaux de fruits et producteurs d’eau-de-vie. Les assemblées générales des deux syndicats sont programmées ce week-end. Ils tiendront également une commission paritaire ce samedi 30 avril, à 18 h, juste avant la grande soirée de gala.
Pour Jean-Charles Cheritat, le défi est de faire vivre cette tradition de la distillation. « Nous essayons de remonter des fédérations dans l’Yonne et dans la Meuse. La moyenne d’âge est élevée, mais il y a aussi des personnes plus jeunes qui s’y intéressent. »
Justement, nous avons rencontré sur place un jeune retraité, animé par cette passion. Patrick Martinet vient de Ligny-en-Barrois, dans la Meuse. Après huit années passées en Asie pour raisons professionnelles, il est de retour. « J’ai des vergers et donc des fruits », précise-t-il. Il fait partie de ceux qui ont eu la chance d’être formés à l’utilisation de l’alambic et à la distillation. Dans la Meuse, cette tradition existe encore mais il n’y a pas de fédération. Il est motivé pour en constituer une. « Lorsqu’on offre une bouteille d’eau de vie, il est intéressant de raconter l’histoire : de la racine à l’élixir », reprend-il en souriant.
La goutte : un exhausteur de goût
Non, les bouilleurs de cru ne sont pas des ivrognes ou des alcooliques ! Une image qui leur est parfois collée, mais qui ne correspond pas à la réalité. « La tradition de la goutte à la fin du repas est passée de mode. Mais un peu d’eau-de-vie dans une salade de fruits, un gâteau ou des gaufres, c’est un exhausteur de goût », conclut Patrick Martinet.
Les 400 participants au Congrès vont prendre part à des réunions tout le week-end. Et lundi 2 mai, une découverte touristique est programmée pour ceux qui viennent de loin et sont curieux de découvrir la Haute-Marne.
S. C. S.
Le saviez-vous ?
On dénombre environ 1 000 adhérents à la Fédération Haut-Marnaise des Bouilleurs de cru, mais 4 000 bouilleurs distillent en Haute-Marne. Ils sont répartis en treize syndicats cantonaux ou groupements et 185 syndicats communaux. S’ajoutent en outre dix distillateurs professionnels.