Bouilleurs de cru : le congrès 2022 tant attendu
Le Congrès national des Bouilleurs de cru s’ouvre aujourd’hui à Saints-Geosmes pour quatre jours. Entretien avec Dominique Thiebaud, président de la Fédération haut-marnaise.
JHM Quotidien : Que de rebondissements pour que ce congrès puisse se tenir. Tout le monde doit être impatient…
Dominique Thiebaud : « Le Congrès a été annulé en 2020 puis en 2021 pour raisons sanitaires. Maintenant, on le tient ! Il a lieu tous les ans, ce sera le 66ème. Chaque année, il se tient dans un endroit différent. L’année prochaine, le rendez-vous est pris au Mans. »
JHM Quotidien : Quels sont les grands temps forts de ce rendez-vous ?
D. T. : « Le Congrès dure quatre jours avec plus de 400 participants. La première partie concernera la branche des ambulants. Il s’agit de personnes – des professionnels pour la plupart – qui se déplacent de village en village pour distiller pour les particuliers. Leur assemblée se tient ce vendredi 29 et ce samedi 30 avril. Cela se termine toujours par un moment de convivialité. Dimanche, c’est le point d’orgue : la Fédération des bouilleurs de cru et producteurs de fruits tient son congrès. Il y aura aussi des présentations d’activité et des informations pour l’ensemble des bouilleurs. Cela se terminera à midi par la plantation d’un arbre. Le lundi est une journée touristique pour faire découvrir le département. »
Nombreux bouilleurs de cru en Haute-Marne
JHM Quotidien : La distillation est une tradition bien ancrée en Haute-Marne…
D. T. : « Oh oui ! On va même dire dans l’Est de la France. Je ne sais pas si c’est parce qu’il fait plus froid qu’ailleurs ! Dans le temps, les anciens ne gaspillaient rien : les fruits un peu passés étaient distillés. Tout le monde avait un verger et une production. La Fédération de Haute-Marne représente un cinquième des adhérents nationaux. C’est énorme ! Ce n’est pas étonnant non plus que notre président national soit haut-marnais. On trouve un peu moins d’adhérents à notre fédération dans le Sud Est de la France. Tout ce qui est Cognac ou Armaniac, ce sont des professionnels et ils n’adhèrent pas. »
JHM Quotidien : Les bouilleurs de cru mènent un combat pour être rattachés à un ministère : pouvez-vous nous en dire plus ?
D. T. : « L’objectif est d’essayer de se faire rattacher à un ministère. Aujourd’hui, on n’a pas de porte où frapper. On pourrait très bien être rattaché à la biodiversité. Nous avons d’ailleurs sollicité Bérangère Abba. Nous pourrions aussi être rattachés à la Cohésion des territoires ou aux Finances puisqu’on travaille avec les Douanes et le Trésor public. On pourrait aussi être au ministère de l’Agriculture, cela ne serait pas idiot non plus. On ne désespère pas, on frappe à toutes les portes ! »
Propos recueillis
par Sylvie C. Staniszewski