Elle est toujours là – L’édito de Patrice Chabanet
Elle avait disparu de la devanture de l’actualité. La guerre en Ukraine et l’élection présidentielle lui avaient volé la vedette. La pandémie est de retour. Le Covid est en train d’effectuer un retour en force là où il avait commencé à frapper, en Chine dans la région de Shanghai. Fidèles à leur politique de répression, les autorités chinoises ont remis en marche la machine à confiner. Signe des temps : cette fois-ci, la population se montre plus rétive. Pendant de longs mois on lui avait fait croire que la stratégie du zéro-Covid était la meilleure du monde. Ce discours ne porte plus aujourd’hui. Les Chinois déplorent en effet que la lutte contre les autres pathologies ait été délaissée. La mort d’une infirmière après une crise d’asthme a attisé la colère populaire.
Dans le reste du monde, on observe un mélange de précautions et de soulagement. Tout dépend des taux d’incidence relevés dans tel ou tel pays. Pour compliquer la compréhension du phénomène, il faut prendre en compte les mutations du virus, les variants et les sous-variants. Sans parler du port du masque. Il est allégé dans toute l’Europe, avec toute une gamme d’exceptions. D’où la prudence observée sur le terrain. Certains conservent leurs masques le plus possible, un peu à la manière asiatique comme on le voit au Japon ou en Corée, et cela bien avant l’irruption de la pandémie. On appelle cela le principe de précaution. De la même manière, le rituel des salutations évolue et semble s’installer. On ne se serre plus la main. C’est poing contre poing. Moins chaleureux, mais plus sûr.