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40 années d’étude sur le sanglier à Châteauvillain

Une boucle et une puce sont posées à l’animal.

Nature. Depuis 1982, l’espèce sanglier est étudiée en forêt d’Arc-Châteauvillain. Plus de 8 500 suidés ont été capturés et relâchés afin d’analyser leur régime alimentaire, leurs déplacements et modes de vie.

Au petit matin, en forêt de Châteauvillain. Cyril Rousset, permanent de l’Office français de la biodiversité pour le territoire d’étude sur le sanglier, relève les pièges installés en forêt. « Un seul ce matin », sourit le technicien qui a connu meilleure fortune. C’est tout de même mieux que rien. L’animal d’une trentaine de kg est pris dans une vaste cage et n’en semble pas très heureux. Deux poignées de maïs auront suffi pour piéger l’animal gourmand affichant un pelage blond et soyeux. Il est entré et la trappe s’est refermée, ne lui laissant aucune possibilité de s’échapper.

Chaque sanglier doit être immobilisé à la main.

40 années d’étude

« Les premières captures de sangliers ont commencé en 1982, il y a 40 ans pile cette année », reprend Cyril Rousset. C’est Serge Brandt qui a lancé la station d’étude du sanglier à Châteauvillain. « Au début, l’objectif était de trouver des moyens de dissuasion par rapport aux dégâts dans les cultures. » Au fil des années, les objectifs se sont élargis avec un volet sur la biologie, la reproduction ou encore le régime alimentaire.

Plus de 8 500 animaux ont été piégés depuis le lancement de l’étude, « et 4 500 différents ont été bouclés ». Il s’agit d’animaux adultes mais plus souvent de marcassins. Ces derniers étant plus faciles à manipuler.

sanglier
La pose d’une boucle d’identification.

Des GPS pour suivre les déplacements

Ce 14 avril au matin, Cyril Rousset, aidé de Christophe Thivet de la Fédération des chasseurs de Haute-Marne, ciblait les individus adultes. « Nous cherchons à prendre des sangliers de plus de deux ans pour étudier leurs déplacements. A âge-là, ils ne grossissent plus beaucoup et on peut leur poser un collier GPS. » Le collier est programmé pour se détacher tout seul au bout d’un an. « Nous allons le récupérer en forêt. » Il arrive aussi que le sanglier soit abattu durant la chasse. Là aussi, l’émetteur est récupéré et les données consignées.

En ce moment, sept émetteurs sont posés sur des sangliers. « Nous en posons une dizaine par an », indique Cyril Rousset. Le plus gros sanglier avoisinait tout de même les 130 kg. Et là, mieux vaut être prudent pour lui poser l’équipement !

Même les déjections sont analysées pour connaître le régime alimentaire du sanglier.

Le sanglier au pelage blond capturé ce jeudi 14 avril était moins gros. « Il fait 36,5 kg », annonce Aubin, l’un des deux apprentis en BTS Gestion et protection de la nature accompagnant Cyril Rousset. Les experts mesurent également la taille de la patte, posent une boucle au sanglier et une puce permettant de l’identifier. Mais celui-ci était trop petit pour recevoir un collier GPS.

« L’hiver, nous allons au tableau de chasse et nous faisons des relevés. » Les données recueillies permettent d’avoir des informations sur le domaine vital du sanglier « entre 300 et 600 ha pour une femelle et entre 500 et 1 000 ha pour un mâle. » L’étude de l’appareil génital de la femelle fournit des indications sur le nombre de marcassins et de portées.

S. C. S.

s.chapron@jhm.fr

Les premiers marcassins

Cette année, 27 sangliers ont été attrapés et seize bouclés. En cette année sans fruits forestiers, la mise bas est plus tardive : « Elle se fait en mars, avril, mai », souligne Cyril Rousset. On ne devrait donc pas tarder à voir les premiers marcassins.

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