Enflammé – L’édito de Christophe Bonnefoy
Un, remettre du vert écolo dans la bouteille. Deux, tenter de convaincre ceux qui n’ont pas voté pour lui au premier tour ; l’une des clés de l’élection. Trois, attaquer de front – sans mauvais jeu de mots – le Rassemblement national de Marine Le Pen, notamment sur l’écologie, justement. Le tout avec des accents, non pas du Sud, mais de 2017 lorsque, on s’en souvient, Emmanuel Macron se voyait emporté par son élan, à y perdre quasiment la voix.
Le président de la République était ce samedi à Marseille. Normal, pour le coup, que le ton ait été moins posé, que le discours se soit quelque peu enflammé. On ne fait pas campagne devant la bonne mère comme on fait campagne ailleurs. Hier, Emmanuel Macron avait revêtu, et sa chemise blanc éclatant, et ses habits de showman.
Voilà pour la forme. Sur le fond, il entame cette dernière ligne droite sous le signe de l’attaque. Il reprend les bonnes vieilles recettes qui l’ont porté à l’Elysée en 2017, certes, mais n’oublie pas qu’il existe aujourd’hui un réel danger de voir Marine Le Pen venir le coiffer au poteau. Logique, alors, que la campagne soit subitement devenue beaucoup plus sèche entre les deux candidats. Chacun essaie de gommer ses manques et de dénoncer ceux de l’autre.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a aussi compris que le débat du 20 avril sera primordial. En 2017, il n’avait même pas eu à toucher là où ça fait mal. Marine Le Pen avait réussi l’exploit de se saborder toute seule. Cette fois, gageons qu’elle ne fera pas la même erreur. Elle qui veut se poser en rassembleuse s’évertuera à garder son calme devant les caméras de télévision.
Nul ne peut prédire quel sera le résultat final le 24 avril, et surtout pas les sondages. L’un comme l’autre en sont conscients. L’ultime semaine de campagne risque d’être brûlante.