Cœur de ville : une maison, des projets
Dans le cadre du dispositif Cœur de ville, Chaumont ouvre une Maison des travaux, dont l’aménagement a été confié à quatre étudiants de Charles de Gaulle. Rendez-vous est donné demain, au 4 rue Pasteur pour découvrir le résultat.
« Ce projet est allé bien au-delà de nos attentes. » Stéphane Boyez, directeur du projet “Cœur de ville” est plus que séduit par le travail réalisé par quatre étudiants de la licence Création et design du cadre de vie de Charles-de-Gaulle.
Marie Gillon, Barthélémy Cuilleret, Adrien Béret et Marie Roche Pinault ont pensé et conçu l’aménagement de la future Maison des projets – Cœur de ville. Située au tout début de la rue Pasteur, à l’emplacement de l’ancienne boutique Pénélope, la Maison des projets ouvrira ces portes dès demain.
Elle sera la porte d’entrée privilégiée de toutes les personnes ayant un projet en centre-ville : commerçants, artisans, propriétaires… Des permanences seront réalisées dans le local et elles permettront d’obtenir les informations nécessaires auprès des services de la Ville et de ses partenaires.
C’est l’une des 90 actions identifiées dans l’opération de revalorisation du territoire (ORT), programme de reconquête du Cœur de ville qui a pour but de consolider son attractivité.
Si le nom de ces étudiants ne vous est pas inconnu, c’est parce qu’ils sont gravés sur la place des Droits de l’homme. Le gigantesque banc en bois, qui a valu le trophée “Marianne d’or” au maire de la Ville, c’est eux.
Faire confiance aux talents locaux est loin d’être un coup d’essai pour la municipalité. C’est presque devenu une habitude. Stage, contrat d’apprentissage, mission, concours…
En trois ans, treize stagiaires ont été pris et, chaque année, la Ville met ainsi à l’honneur ses étudiants et la qualité des formations dispensées sur le territoire en leur confiant de nombreux projets, qu’il s’agisse de la filière graphisme, bois ou autres.
De A à Z
En 2017, souvenez-vous, une autre Maison des travaux avait vu le jour à la Rochotte. Arnaud Cousin, directeur de la Politique de la ville, avait déjà fait appel à des étudiantes de la licence afin de concevoir “Le Quarante 4”. Les filles avaient fait un travail remarquable et une fois encore, la municipalité n’a pas été déçue. Conscients des enjeux pour eux, mais aussi pour toute la population chaumontaise, les jeunes ont beaucoup donné.
Très impliqués, ils n’ont pas hésité à revenir, à la fin de l’année scolaire, pour travailler en atelier et confectionner eux-mêmes le mobilier. Le confinement a en effet empêché les jeunes d’utiliser le plateau technique de leur lycée. Ne pas toucher la matière, leur laissait un petit goût d’inachevé. Ils souhaitaient conduire leur projet de A à Z et laisser une trace de leur passage.
Complémentaires
Ensemble, ils ont donc réfléchi à l’ambiance du lieu, pensé les plans, conçu l’identité visuelle et la devanture mais aussi retroussé les manches pour peindre, monter leur mobilier et agencer le local selon leurs plans.
Venant d’univers et de parcours différents, métiers d’art ébénisterie et tapisserie, BTS agencement d’intérieur, menuiserie ou bien encore BTS design d’espace, ils ont mis leurs parcours et leur personnalité au service de ce lieu, point central du dispositif “Cœur de ville”.
« On apprend les uns des autres. C’est ce qui fait la force de cette licence », souligne Marie Gillon.
L’un avait plus la technique et la maîtrise des logiciels 3D ou des machines industrielles, l’autre connaissait parfaitement les matières utilisées ou possédait un œil créatif plus avisé. « Chacun a ses forces et ses faiblesses, mais ils ont su être complémentaires », indique Stéphane Boyez qui a supervisé les travaux.
« Confier des projets à des étudiants et les impliquer dans la vie locale, c’est aussi le rôle d’une collectivité », souligne Arnaud Cousin.
Avec leur créativité, leur audace et leur fraîcheur d’esprit, ils proposent des projets innovants. « Ils vont plus loin que nous. Ils s’autorisent à penser sans se mettre des barrières, sans le poids des contraintes budgétaires et autres qui pourraient nous arrêter. Et ils s’adressent à un public plus jeune, ce qui est aussi l’un de nos objectifs. »
Le cahier des charges de la Maison des travaux était assez précis et les étudiants ont relevé le défi haut la main. « On est parti d’un local vacant, une cellule vide. Tout était à créer pour la transformer en Maison des projets, de l’intérieur à la façade. À la fin de notre stage, la Maison devait ouvrir », indiquent les jeunes.
Avec le confinement, la date a été un peu décalée mais les jeunes ont travaillé à distance avant de revenir sur le terrain pour faire eux-mêmes une partie des travaux et concevoir le mobilier.
« Tout d’abord, nous avons pris en compte le projet en lui-même, “Cœur de ville”, puis l’environnement. Il a fallu s’imprégner des lieux », un centre-ville qu’ils venaient à peine de découvrir puisqu’ils arrivaient des quatre coins de la France pour intégrer la licence professionnelle “Création et design du cadre de vie”. « On a défini les usages, les personnes ciblées (particuliers, riverains, commerçants, investisseurs, partenaires, porteurs de projets…) et les éléments importants avec Stéphane Boyez et on s’est lancés. » Le local étant tout en longueur et assez sombre, ils ont dû s’adapter afin de créer différents espaces, suffisament séparés pour la confidentialité, mais pas totalement pour laisser passer la lumière. « On a choisi des teintes claires, des tons pastels pour apporter de la luminosité. On a créé une borne d’accueil, un espace bureau/réunion, un habillage mural avec des strapontins qui se replient, un espace détente et des modules pour l’affichage… »
Marie Roche Pinault, restée chez elle pendant le confinement, a travaillé sur l’identité visuelle, l’enseigne et la façade. Puis, après la réflexion et la conception des dessins et plans, tous sont passés à l’action et à la réalisation.
« C’était vraiment un stage super intéressant et concret. On a pu mener un projet de A à Z. On a supervisé chaque détail en travaillant avec les services de la Ville et on va réellement voir l’aboutissement de notre travail. On est heureux de laisser quelque chose qui va être utilisé par les Chaumontais et qui va rester longtemps. »
Julie Arnoux
j.arnoux@jhm.fr