Chaumont : Quel avenir pour l’OMS ?
Las de s’opposer à deux adjointes de la ville de Chaumont, le président de l’OMS, Martial Guillaume, a démissionné pour marquer le coup. Le monde sportif chaumontais est en émoi.
Martial Guillaume a envoyé sa démission
de président de l’Office municipal des sports (OMS) vendredi au Comité
directeur. Sa décision révèle en fait un vrai malaise entre le monde
sportif et une partie du Conseil municipal.
Usé et désabusé, depuis
longtemps, Martial Guillaume avait prévu de ne pas solliciter de ses
pairs de l’OMS le renouvellement de son mandat de président. Mais là,
même s’il se décrit « sans colère, sans amertume », il décide de marquer
le coup et d’alerter le monde sportif. Pour Marial Guillaume, « l’OMS
ne sert plus à grand-chose. Beaucoup de choses se font sans nous
consulter. Palestra n’est qu’un exemple. Le président qui m’a précédé
avait demandé que soit réalisé un état des lieux des installations
sportives de Chaumont. On nous a dit “oui, ça va se faire”. On en est où
? ».
Il y a eu aussi le Forum des associations, créé par l’OMS, que
la Ville a débaptisé, etc. En fait, un grand ras-le-bol causé par le
manque de considération de la Ville pour le mouvement sportif motive la
décision très médiatique de Martial Guillaume : « J’ai fait le boulot ;
aujourd’hui je constate qu’on n’avance plus. Je suis convaincu que je ne
corresponds plus à la fonction. J’ai voulu marquer le coup ».
Même
si pudiquement Martial Guillaume n’accable pas Jessica Goulin (adjointe
aux sports) et Sophie Noël (adjointe au monde associatif), on croit
deviner quelque ressentiment à leur endroit. Ce n’est visiblement pas
une question de personnes ; sans doute davantage deux visions
difficilement compatibles entre la sphère sportive, ses bénévoles, ses
valeurs, et les impératifs de la vie politique : les budgets à tenir,
les ambitions à nourrir.
La démission du président de l’OMS a un
premier mérite : mettre les cartes sur la table. Ce conflit de moins en
moins larvé devra bien accoucher d’une solution.
L’OMS peut
mourir de sa belle mort. Les politiques reprendront la main sur ce monde
éminemment complexe – ingérable ? – et attribuer comme souvent ailleurs
ses prébendes à la tête du client. C’est tentant. Risqué aussi : le
dispositif mis en place il y a bien longtemps sous Jean-Claude Daniel
par Patrick Lefèvre et Jean-Paul Ramillon présentait le génial mérite de
la transparence et l’objectivité des formules d’un tableur. Il se
murmurait hier encore à l’OMS que la formule magique était menacée. Sans
OMS et sans ce dispositif, le monde politique pourrait faire ce qu’il
veut de son budget, par ailleurs de plus en plus contraint.
Mais
l’OMS a aussi de la ressource. Il peut réagir, relever le gant, désigner
en son sein un(e) nouveau(velle) président(e). Sans trahir de secrets,
l’Office est composé de sportifs non dépourvus d’entregent. Des
personnalités emblématiques, des “tauliers”. On imagine mal un
Jean-Pierre Delamarre (football), un Jean-Paul Ramillon (Judo) et
quelques autres autour d’eux – sans même parler du CVB de Martial
Guillaume ! – se résigner au silence des vaincus. Un abcès, ça se perce.
À quand un entretien entre Christine Guillemy et l’OMS, pour rassurer ?
Pour repartir ? Car de toute évidence, c’est à Christine Guillemy de
remettre de l’ordre et d’apaiser. Elle a conservé du crédit auprès des
sportifs.
D. P.