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Le forcené de Prauthoy hospitalisé d’office

Des expertises permettront de juger du degré de responsabilité pénale du mis en cause. (Photo Fabienne Ausserre).

Maîtrisé, lundi 4 avril au soir, après avoir abattu chien et chat, le forcené de Prauthoy a rapidement fait l’objet d’une hospitalisation d’office. Dans l’attente d’une première audition, les investigations visent à cerner la personnalité du jeune homme.

Un homme a semé la panique, lundi 4 avril, en fin d’après-midi, à Prauthoy. Retranché, seul, à son domicile, le forcené aura ouvert le feu à plusieurs reprises à l’aide d’une arme de chasse avant d’être maîtrisé, aux environs de 20 h, au terme de tractations menées par un négociateur du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). A 20 h 30, le procureur Devallois pouvait faire état d’un bilan positif. Forcené interpellé. Aucun blessé à déplorer.

« L’intéressé a été hospitalisé d’office mardi soir suite à un examen psychiatrique », a précisé, ce mardi 5 avril, Denis Devallois. Si l’état actuel du mis en cause n’a pu permettre de l’entendre, le jeune homme, âgé de 20 ans, « sera appelé à s’expliquer prochainement ». A ce stade des investigations, motivations du forcené et élément déclencheur d’un soudain passage à l’acte n’ont pu être déterminés.

Les investigations techniques ont pu livrer de premiers éléments. « Il a pu être établi que l’intéressé a tiré à une quinzaine de reprises à l’aide d’une arme de chasse, principalement à l’intérieur du logement », a précisé le procureur de la République. Elément sordide. Le forcené ne l’était pas réellement, seul. Ses animaux domestiques ont été pris pour cibles. Un chien et un chat ont été abattus.

Responsabilité pénale

Dans l’attente de résultats d’analyses tendant à confirmer ou exclure la consommation d’alcool ou de stupéfiants, les enquêteurs vont s’attacher à glaner différents éléments de personnalité. La nature et le degré d’éventuels troubles psychiatriques seront au cœur du dossier. “Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre”, stipule l’article 121-3 du Code pénal. Plus précisément, “n’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes”. Pour rappel, l’irresponsabilité pénale ne peut être prononcée “si l’abolition temporaire du discernement de la personne ou du contrôle de ses actes au moment de la commission d’un crime ou d’un délit résulte de ce que, dans un temps très voisin de l’action, la personne a volontairement consommé des substances psychoactives dans le dessein de commettre l’infraction ou d’en faciliter la commission”.

Des expertises permettront de juger du degré de responsabilité pénale du mis en cause. En cas d’abolition du discernement, le malade ne pourrait être jugé. En cas d’altération du discernement, les actes du Prauthoyen demeureraient punissables. La question de la responsabilité pénale renvoie, en Haute-Marne, à un dossier des plus sordides. En octobre 2011, à Noidant-Chatenoy, un lycéen sans histoire avait porté une cinquantaine de coups de couteau à son père avant de l’émasculer. Interpellé, en état de démence et en sang suite à des actes de scarification, ce jeune homme de 21 ans était passé à l’acte sous l’effet d’une puissante plante hallucinogène. Hospitalisé en milieu psychiatrique, soumis à un suivi, l’auteur de ce parricide n’a jamais été jugé.

T. Bo.

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