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Deux journalistes ukrainiennes réfugiées à Eurville-Bienville

Ludmila (à gauche) et Anna ont été accueillies à Eurville-Bienville après avoir quitté l’Ukraine en raison de la guerre.

Anna et Ludmila sont deux journalistes ukrainiennes. Les deux jeunes femmes ont quitté leur pays pour fuir la guerre et ont été accueillies dans une famille à Eurville-Bienville. Comme de nombreux journalistes, Anna continue de travailler pour son média en dehors de son pays.

Anna et Ludmila sont souriantes lorsqu’elle apparaissent dans le salon de leur hôte à Eurville-Bienville mais elles ont le cœur gros. Toutes deux ont dû tout quitter, leur famille, leurs amis, pour fuir la guerre en Ukraine, il y a une quinzaine de jours.

Les deux jeunes femmes se connaissent depuis 20 ans. Elles ont étudié ensemble à l’université. « Ludmila habitait à cinquante kilomètres de chez moi. Quatre jours après le début de la guerre, les Russes sont arrivés dans sa ville. Et ils y sont encore. Elle est venue chez moi. On a décidé de rester ensemble, parce que c’est plus difficile de survivre quand on est seul. »

Anna est journaliste. Elle travaille pour une chaine de télévision, Ukraine24, où elle a notamment pour mission de préparer les émissions politiques et pour un journal en ligne ukrainien, Obozrevatel, en tant que rédactrice. Elle explique que, comme de très nombreux journalistes qui ont quitté l’Ukraine, elle continue de travailler à distance. Obozrevatel et Ukraine24 continuent d’exister et parviennent à couvrir l’actualité ukrainienne malgré la situation.

« Notre rédacteur en chef nous a dit que s’il y avait un endroit plus sûr où aller, il fallait s’y rendre, après que les débris d’une roquette russe est tombée au pied des fenêtre de ma maison. C’était une nécessité ». « Il y a beaucoup de journalistes ukrainiens qui sont partis à l’Ouest, en Pologne ou en Europe. Ils vivent entre leur passé et un avenir incertain… »

« Il y a beaucoup d’enfants perdus »

C’est parce qu’elles connaissent une amie en France, à Saint-Dizier, qu’Anna et Ludmila décident de partir pour la Haute-Marne où elles rejoignent une troisième ressortissante et ses enfants. Le voyage n’aura pas été facile. « C’est très dangereux de quitter l’Ukraine », témoigne Anna. « Beaucoup de gens veulent partir. Les trains sont bondés. Les gens ont peur, ils ont faim. Et il y a beaucoup d’enfants perdus ».

Depuis leur arrivée en Haute-Marne, les deux Ukrainiennes découvrent le secteur et notamment le patrimoine local. Ce qui vaut à Anna cette réflexion glaçante : « Je suis allé au cimetière et j’ai été frappée de voir qu’ici, les tombes sont toujours pour des personnes âgées. Alors que chez nous, il y a beaucoup de jeunes dans nos cimetières. Ce sont des jeunes qui auraient pu faire tellement. Vous êtes chanceux… ».

La journaliste ne décolère pas de la situation de son pays : « Il est important de dire aux Européens que la guerre n’a pas démarré en février mais en 2014 lors de l’invasion de la Crimée. Nous avons un Etat, nous avons un président élu par le peuple. Qu’est-ce qui se passe ? »

Ludmila était éditrice pour le média glavcom.ua. Elle ne peut plus travailler de son côté mais vient en aide à Anna. Les deux amies ne savent pas de quoi leur futur sera fait mais essaient à leur manière d’apporter de l’aide à leur pays.

Frédéric Thore

f.thore@jhm.fr

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