Qui dit mieux? L’édito de Patrice Chabanet
La course est bien lancée. Après l’annonce faite par Pfizer, c’est au tour du laboratoire Moderna, lui aussi américain, d’annoncer la mise au point d’un nouveau vaccin contre le coronavirus. Il revendique même un taux d’efficacité supérieur à son concurrent : 94,5% au lieu de 90%. Autre avantage : il n’appelle pas de conservation à très basse température comme le produit fabriqué par Pfizer, ce qui constitue un atout précieux pour la chaîne logistique.
La soudaine accélération de la compétition entre les grands laboratoires de la planète est à la fois source d’espoir et de doute. Espoir parce que les populations vivent mal cette menace qui pourrit toute vie sociale et attendent la libération que constituerait la prescription d’un vaccin. Doute parce que dans l’urgence des étapes sont brûlées : on n’a pas mesuré l’importance des effets secondaires éventuels à moyen terme. Dans la balance risques/bénéfices ce sont ces derniers qui ont été privilégiés. Gageons que ce parti pris est le bon et que le fort taux d’efficacité est de bon augure.
La valeur des nouveaux vaccins et leurs qualités intrinsèques ne sont que la partie visible de l’iceberg. Dès à présent, les Etats se positionnent pour avoir accès le plus tôt possible au produit. Malgré les clefs de répartition qui apparaissent désormais, on sent bien qu’un pays comme les Etats-Unis entend se réserver la part du lion, au motif que les premières mises au point sont le fait de groupes américains. Trump, dans son délire de perdant, n’a pas manqué de le souligner…
Si tout marche bien – ce que l’on doit espérer – les avancées provoquées par le vaccin seront certainement mises à profit pour d’autres pathologies. La solution ARN Messager s’avère beaucoup plus efficace que les méthodes traditionnelles et, surtout, plus rapide : moins d’un an. En toute logique d’autres virus devraient pouvoir être vaincus…