Coup de froid : les premières fleurs givrées au verger

Tour d’horizon sur les effets du froid au verger avec Jean-Paul Fèvre, président des Croqueurs de pommes Sud Champagne.

« Les arbres qui ont les floraisons les plus précoces sont les plus exposés. C’est vraiment une question de variétés et d’exposition. Cela peut se jouer à quelques jours près », résume Jean-Paul Fèvre. Président des Croqueurs de pommes Sud Champagne, il passait en revue les arbres fruitiers du verger de sauvegarde situé à Chaumont, au quartier des Tanneries, ce lundi 4 avril au matin. Elle a été particulièrement fraîche pour la saison.

Il y a forcément des dégâts pour les arbres en fleurs. Poiriers, pêchers, abricotiers et cerisiers précoces auront vraisemblablement peu de fruits cette année.

Avec le froid, pas forcément tout perdu

Il y a de grandes différences entre les variétés. A tel point qu’il n’est pas simple d’énoncer des généralités. « Il y a des arbres plus tardifs. De plus, la floraison n’est pas homogène. Elle s’étale sur huit-dix jours », reprend Jean-Paul Fèvre. Pour étayer son propos, il saisit une fleur dans laquelle on voit clairement que le pistil a noirci. « Vous voyez, il tombe ! Là, il n’y aura pas de fruit. » Encore fermée, la fleur d’à côté est intacte. « Sur cet arbre, on aura moins de fruit que prévu, mais on en aura quand même. » L’ampleur des effets de cette nuit glaciale sera mesurable d’ici une semaine environ.

Pour éviter aux propriétaires de vergers de perdre tous leurs fruits, il préconise de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et de planter des variétés différentes. D’autant que certaines, anciennes, sont résistantes.

Concernant la vigne et les rosiers, Jean-Paul Fèvre ne saurait trop recommander – comme il l’a d’ailleurs fait lors de sa récente animation -, de tailler après le 15 avril. « On ne taille pas trop tôt, sinon lorsque les pousses tendres sortent, elles gèlent. Cela peut même aller jusqu’à la mort du rosier. C’est pareil pour la vigne. »

S. C. S.