Gel sur les grandes cultures en Haute-Marne: pas (trop) d’inquiétudes
Le coup de froid de ce 4 avril rappelle celui de l’an dernier à la même époque. Mais, comme la végétation est moins développée, les conséquences sur les grandes cultures devraient être limitées. Le point avec Antonio Pereira, technicien APVA.
Les températures relevées par Météo France qui annoncent des -8,1 ° à Breuvannes et Chaumont sont prises sous abri. Dans les vallées et dans les plaines, elles sont donc encore plus basses. Il est possible de retirer encore deux ou trois degrés. La question est de savoir, désormais, si ces fortes gelées auront des conséquences sur les grandes cultures.
Visuellement, pas de doute, le colza subit le plus fortement ce coup de froid avec, ce 4 avril, les hampes florales qui regardent le sol. Pour Antonio Pereira, technicien Apva (Association productions végétales et agronomie), les fleurs ne supportent les gelées et les siliques qui devaient en découler pour produire des graines sont condamnées.
Plusieurs raisons d’espérer
Mais, aussitôt, il se veut rassurant pour plusieurs raisons. D’une part, les colzas sont moins en avance que l’an dernier et les fleurissements et donc les dégâts sont limités. D’autre part, un phénomène de compensation peut se mettre en place pour remplacer ce qui aurait disparu d’autant plus que des pluies sont annoncées au cours de la semaine. Enfin, Antonio Pereira le dit : « Du fait d’une présence moindre de larves de grosses altises, les colzas sont plus robustes que l’année dernière et pourront pleinement bénéficier de ce phénomène de compensation ». Il résume : « Le colza extériorise les dégâts causés par le gel mais il peut se rattraper ».
Attention aux lin et pois de printemps
A l’inverse, sur les céréales d’hiver, « les dégâts ne sont pas visibles tout de suite. Il faudra attendre huit à dix jours ». Les cultures sont également moins avancées que l’an dernier mais il est possible que les épis des maîtres-brins aient été touchés. Là encore, au pire, un phénomène de compensation pourra se mettre en place.
Quant aux cultures de printemps comme les orges, elles ne présentent, a priori, pas d’inquiétudes. « Elles sont suffisamment développées pour supporter le gel » d’après Antonio Pereira. Les regards se porteront davantage vers le lin et les pois de printemps qui eux pourraient mal supporter ces fortes gelées.
Mais Antonio Pereira tient à préciser que les grandes cultures ne sont pas les plus impactées par ces nuits froides. Il pense davantage aux arbres fruitiers et aux vignes.
Frédéric Thévenin