Champagne : coup de gel printanier sur les vignes
Pour la deuxième année consécutive, le vignoble haut-marnais de l’appellation champagne est touché par le froid printanier.
« Il a fait entre -3,5° C et -4° C. Je pense qu’il y a un peu de casse dans les chardonnays. Les pinots noirs ne sont pas débourrés, donc cela devrait aller. » Viticulteur à Argentolles, David Mocquart fait partie des vignerons haut-marnais de l’appellation champagne. Il exploite 6,5 ha à Argentolles, Lignol-le-Château et Rouvres-les-Vignes.
Entre la neige et le froid annoncés ce week-end, il surveillait ses vignes de près. « Ce dimanche, ce n’était pas alarmant. Mais il faut attendre deux ou trois jours pour mesurer les dégâts. Parfois, les feuilles sont un peu noires, mais ce ne sont que celles du tour et ce n’est pas gênant », reprend le vigneron.
Retard de végétation rattrapé dans le champagne
La végétation n’était pas très en avance cette année. Mais les dix jours de soleil et de chaleur ont grandement permis de rattraper le retard. « Le sol n’était pas froid. Avec le beau temps, la sève est rapidement montée. De manière générale, dans la nature, tout a très vite verdi », poursuit David Mocquart. Il ne crie pour l’heure pas à la catastrophe, mais il sait que les coups de froid peuvent encore survenir jusqu’à assez tard. Il se méfie particulièrement de la lune rousse, qui peut être dangereuse pour tous types de cultures jusqu’à la mi-mai. « Cette lune noie, brûle et gèle ! »
L’année dernière, les vignes ont déjà fait les frais du gel printanier. « Nous avons bien tapé dans les « bloqués », c’est-à-dire dans la réserve d’avance. Cela sert à ça. Mais quand cela arrive plusieurs années de suite, c’est gênant », conclut-il en rappelant qu’il y a trois ans, une année de belle récolte, une partie du raisin est resté dans les vignes.
S. C. S.