Soirée et match de folie pour le CVB, vainqueur de la coupe de France !
Ce samedi 2 avril, le Chaumont VB 52 Haute-Marne a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès, en remportant la coupe de France face à Tours (3-2), à Paris. Un succès long à se dessiner, au prix d’un scénario complètement fou, mais tellement excitant.
TOURS – CHAUMONT 2-3
20-25, 25-21, 23-25, 25-22, 17-19
A Paris (salle Pierre-Charpy). 1 500 spectateurs environ. Arbitres : MM. Collados et Bérard.
TOURS VB : 61 attaques gagnantes (Dérouillon 18) ; 10 contres gagnants (Dérouillon 4) ; 5 services gagnants (Teryomenko 3) ; 25 fautes directes (Dérouillon, Leandro et Teryomenko 5).
Six de départ : Dérouillon (22), Leandro (12), Tillie (13), Teryomenko (14), Palonsky (14), Coric (cap., 1). Libéro : Perry. Entrés en jeu : Chauvin (-), Graciano (-), Toledo (-), Bruckert (-). Entr. : M. Fronckowiak.
CHAUMONT VB 52 HM : 66 attaques gagnantes (Herrera 29) ; 10 contres gagnants (Corre 3) ; 11 services gagnants (Herrera 4) ; 34 fautes directes (Herrera 12).
Six de départ : Gutierrez (15), Mergarejo (14), Gueye (8), Corre (cap., 8), Plak (6), Herrera (33). Libéro : Massimino. Entrés en jeu : Aciobanitei (-), Alonso (3). Entr. : S. Prandi.
Les Tourangeaux lèvent les bras : ils viennent de remporter la coupe de France dans un «tie-break» de folie (17-15). Du moins le croient-ils… Les Chaumontais sont sûrs d’eux, un Tourangeaux un touché la balle sur le block cévébiste avant de sortir. L’arbitre le concède après le challenge vidéo, tout est à refaire. Sauf que cette fois, l’espoir a changé de camp. Le CVB 52 revient de loin et veut profiter de ce «miracle». Dans le sillage d’un Jesus Herrera hors norme (douze points dans le cinquième set), les hommes de Silvano Prandi change l’issue de la rencontre : 17-19 en 31′. La coupe de France va partir à Chaumont pour un an.
D’ailleurs dès le coup d’envoi, le spectacle est déjà au rendez-vous. Même si les deux premières attaques cévébistes sont hors ligne par Moussé Gueye et Jesus Herrera (0-2), les Haut-Marnais ont vite fait d’ajuster la mire. Les coups gagnants se succèdent de part et d’ autre du filet. Et si les Tourangeaux sont souvent les premiers à réaliser une léger écart (10-9), les Chaumontais sont immédiatement à la réplique (12-13). D’abord bousculés en réception, les hommes de Silvano Prandi prennent petit à petit l’ascendant au service, tandis que Raphaël Corre met merveilleusement ses attaquants sous les projecteurs (16-19). Le CVB 52 joue à l’unisson sa meilleure partition (19-23) et s’en va vers le gain de ce premier acte : 20-25 en 26′.
Le deuxième set repart sur les bases du précédent. Les deux équipes démontrent pourquoi elles ont dominé la saison régulière. Miguel Gutierrez, par deux fois, laisse la réception tourangelle sans réaction (5-7), alors que l’Ukrainien Teryomenko, lui, assène deux énormes contres (9-9). Dans ce duel de haut niveau, les leaders du championnat retrouvent leurs esprits. Leandro au service sème le doute dans les têtes haut-marnaises, quand le “block/défense”, lui, offre des opportunités de creuser l’écart. Tours ne s’en prive pas (17-13) et répond magistralement à la démonstration chaumontaise du set précédent (23-17). La double-entrée d’Adrian Aciobanitei et de Roamy Alonso permet au CVB 52 de démontrer qu’il reste dans la partie… un peu tardivement : 25-21 en 26′.
Un duel de «gros bras»
C’est un duel de «gros bras» qui dure depuis près d’une heure maintenant. Au service et à l’attaque, les acteurs «lâchent le bras» dans toutes les situations. En y ajoutant la dimension athlétique que prend cette rencontre, l’énergie dégagée par les deux équipes ajoutée à celle descendue des travées de Pierre-Charpy est énorme. Même les trois points d’avance pris par le CVB 52 (10-13) sur les services de Jesus Herrera ne sont pas suffisants pour éteindre le feu tourangeau (14-14). De part et d’autre, les combinaisons s’enchaînent, les lignes arrières s’arrachent sur les gestes défensifs et le block rivalise d’efficacité. Les égalités se succèdent (20-20), mais il est dit que Jesus Herrera ne tremblera pas sur cette fin de manche : deux “aces” et une dernière attaque fatals à Tours : 23-25 en 30′.
Mais le plus dur reste à faire pour le CVB 52 : conserver cette régularité et cette intensité. Tours rappelle ses adversaires à cette obligation dès l’entame de quatrième set (6-3). Une piqûre de rappel qu’ont assimilée les Haut-Marnais. Le duo “Raphaël Corre/Jesus Herrera” entraîne les siens vers un retour au score (11-11). Mais ce sont les Tourangeaux qui se montrent les plus solides sur la fin de manche, notamment sur le plan défensif, prenant le meilleur sur les intentions offensives cévébistes (21-18). C’est le “tie-break” qui décidera du vainqueur : 25-22 en 28′.
On sait ce qu’il adviendra de ce dernier set. Tours est privé d’un nouveau titre en finale, après la coupe CEV perdue face aux Italiens de Monza dix jours plus tôt. Le CVB 52, lui s’adjuge le seul trophée national qui manquait à son palmarès. La nuit parisienne promettait d’être longue pour Raphaël Corre et ses partenaires… Alors que les “play-off” s’annoncent dès vendredi prochain. Déjà une autre page à écrire…
Laurent Génin
l.genin@jhm.fr
Déclarations : « On la voulait tellement ! »
Jesus Herrera (“pointu” du CVB 52) : « Dieu ne peut pas toujours être contre nous ! Quand je suis venu à Chaumont, c’était avec l’intention de tout gagner. Cette victoire n’effacera pas la déception de la défaite à Cannes de l’an passé, mais on est passé à autre chose. Il y a encore le championnat à terminer et un titre de champion de France à aller chercher. Je pense qu’aujourd’hui, ce qui a fait la différence, c’est Dieu et puis un petit peu nous quand même… »
Silvano Prandi (entraîneur du CVB 52) : « On a fait un bon match dans une partie où les deux équipes ont constamment été au coude-à-coude. Je pense que le gain du troisième set, grâce au service de Jesus Herrera a contribué à changer notre allure et notre rythme. Je suis fier de cette équipe qui possède de bons joueurs. Concernant le “challenge vidéo”, mon adjoint m’affirme que le ballon est touché par un Tourangeau et tous les joueurs en sont sûrs. Ils avaient raison. Si c’est le cas, le règlement est respecté et notre victoire est justifiée. Maintenant, il faut penser aux “play-off” qui pourraient nous apporter encore une plus grosse émotion. »
Raphaël Corre (passeur du CVB 52) : « On a vécu une semaine de folie. On la voulait tellement cette victoire ! Ce groupe, pour la plupart des joueurs, avait encore la défaite de Cannes dans la tête, en finale du championnat l’an passé. Ça nous permet de passer définitivement à autre chose. On bat la meilleure équipe française, grâce à un groupe généreux, enthousiaste et très talentueux. Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui sont à l’écoute, qui ont envie de progresser et qui travaillent énormément. On va faire une belle fête ce soir pour savourer ce titre, ce trophée qui tenait tellement à cœur au président et ce club qui ne l’avait pas encore remporté. Puis on va se remettre très vite au boulot, car les “play-off” arrivent et je sais que notre équipe n’est pas rassasiée. »
Bruno Soirfeck (président du CVB 52) : « Je ne vais pas faire de long discours sur notre victoire, même si cette coupe de France me tenait vraiment à cœur. Je veux retenir ce match extraordinaire que l’on a vécu, dans une ambiance de folie. On était quasiment au cinéma, devant un péplum où les combattants ont tout donné, au cours d’un scénario digne d’un thriller. C’était du volley-spectacle comme on l’aime. Je suis évidemment heureux du dénouement. Je vais pouvoir passer à autre chose après la finale face à Tourcoing de 2018. »
Thomas Royer (entraîneur-adjoint de Tours) : « C’est très difficile pour nous. Je n’ai pas envie de parler. On a gagné la finale, puis on nous l’a enlevée. Je ne conteste ni la victoire de Chaumont qui a dominé le secteur “service-réception” dans cette rencontre, ni la décision arbitrale, ni le “challenge video”, mais c’est vraiment très dur ! »
Recueillis par L. G.
Résultats
Coupe de France féminine
Le Cannet bat Cannes 3 sets à 1 (25-12, 25-19, 19-25, 25-23)
Coupe de France masculine
CVB 52 bat Tours 3 sets à 2 (25-20, 21-25, 25-23, 22-25, 19-17)