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Connaître le passé pour comprendre le présent à Saint-Dizier

Marie-Claire Gaspard devant les sites de la région à ne pas rater.

ÉVÉNEMENT. Le 2e festival Les Printemps de l’archéologie, qui se déroule jusqu’au 3 avril, est axé, cette année, sur “les grands monuments de la préhistoire et de l’Antiquité”. Marie-Claire Gaspard, présidente de l’association organisatrice, s’exprime sur l’importance de connaître l’histoire.

Saint-Dizier accueille, pour la seconde fois, le festival Les Printemps de l’archéologie, organisé par l’association Archéolonna. L’événement entend partager les savoirs historiques avec le grand public grâce à un programme dense. Un pari sur lequel revient Marie-Claire Gaspard, la présidente de la structure.

JHM : Quel est le but du festival ?

Marie-Claire Gaspard : L’objectif de l’association, c’est de promouvoir l’archéologie au plus grand nombre. Avant, c’était un domaine plus élitiste, compliqué à vulgariser mais les archéologues, désormais, savent bien expliquer leur travail. Cette année, nous avons choisi d’aborder les monuments pour démontrer qu’au final, on les retrouve dans tous les continents mais pas forcément à la même époque. Ça surprend beaucoup les scolaires, d’ailleurs. 

JHM : Au niveau local, certaines personnes ne connaissent pas leur patrimoine.

M.-C. G. : Oui, et notre but, c’est de leur faire découvrir le patrimoine présent sur leur territoire. Grâce aux manifestations, des Bragards ont appris l’existence des fouilles sur le site archéologique les Crassées. Et pourtant, il y a pas mal de monuments dans le Grand-Est, des dolmens, des menhirs, des grottes… mais tout le monde n’est pas au courant.

JHM : Quel public le festival peut-il capter ?

M.-C. G. : C’est compliqué de rayonner au niveau national, nous restons sur un niveau régional. Nous essayons aussi de rayonner sur l’Île-de-France. Si déjà, on touche la région, c’est bien. Cette année, des étudiants en BTS tourisme sont présents, ils sont chargés notamment de connaître l’origine des visiteurs et par quel moyen ils ont eu connaissance du festival. Quant au profil des visiteurs, le festival est ouvert à tous les âges, que ce soit le grand public ou les scolaires. Il y a un gros travail avec ces derniers, les professeurs d’histoire travaillent sur nos thématiques et des réalisateurs viennent dans les établissements.

JHM : Le rapport avec le patrimoine a-t-il évolué ?

M.-C. G. : Oui, on s’attache à sauvegarder le patrimoine. Je pense qu’il s’agit surtout de volonté politique. A Saint-Dizier, il n’y a pas de soucis. Les sites historiques permettent de comprendre comment on vivait avant, mais il faut parfois se projeter, et c’est encore moins simple parce que nous vivons avec des choses modernes comme les écrans. Le patrimoine, c’est concret, on garde ses traces à vie. Il est là même si parfois on ne comprend pas toujours son utilité, sauf s’il y a des écrits pour l’expliquer. Nous avons une preuve que cela existait, même on doit parfois interpréter pour comprendre. 

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JHM : Est-il si important de connaître le passé ?

M.-C. G. : Pour la vie de tous les jours, je ne sais pas. Mais à Archéolonna, c’est notre credo. On est là car il y a eu ça avant. Je dirai qu’il faut une maturité intellectuelle pour se poser des questions et garder une curiosité enfantine. Les enfants adorent faire la guerre, c’est un peu comme si on reproduisait toujours les mêmes choses. Et puis, on parle beaucoup de migration, mais les flux migratoires ont toujours existé. Le passé permet d’expliquer des faits actuels.

JHM : Quand on se penche sur les technologies passées, tout a déjà été inventé, non ? 

M.-C. G. : C’est vrai que c’est impressionnant. La colle pour céramique, par exemple, remonte à loin. Elle était fabriquée à partir de poissons, je ne l’imaginais pas. On m’a posé la question de l’empreinte carbone à la préhistoire, ce serait un thème à développer. En effet, ils faisaient des feux de bois. Je pense aussi que tout était plus naturel autrefois, avec moins de polluants.

Propos recueillis par Marie-Hélène Degaugue 

mh.degaugue@jhm.fr

Un programme dense et multi-supports

Conférences, projections, reconstitutions, séances de dédicaces et exposition photos constituent un programme très dense pendant les cinq jours du festival. Une variété de supports destiné à combler tous les visiteurs. « Nous souhaitions offrir un panel d’activités sur un même thème, avec une nouveauté l’exposition photos. Ce qui reste parfois des monuments, ce sont les photos, on a l’exemple de Palmyre. Nous nous sommes aperçus qu’il y a des personnes qui n’aiment que les conférences, tandis que le cinéma apporte une autre dimension, avec parfois la présence du réalisateur pour échanger », détaille Marie-Claire Gaspard.

Pascal Butterlin, de l’université Paris I, a évoqué la monumentalité dans le monde mésopotamien et ses palais, hier matin.

 La qualité des intervenants est également à signaler, avec des spécialistes du CNRS, de l’Inrap et d’établissements étrangers. Les thèmes sont aussi pointus, permettant de s’éloigner des généralités qui sont souvent abordés dans des conférences standards.

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