Ukraine : le long périple d’Oksana, d’Odessa à Occey
C’est un voyage long de 3 000 km et à travers six pays qu’ont vécu Oksana et son fils au début du mois de mars. La mère de famille accueillie chez une amie en Haute-Marne espère pouvoir rapidement retrouver son Ukraine natale.
Douze jours de route et plusieurs milliers de kilomètres, tel est le parcours effectué par Oksana, une Ukrainienne qui a choisi, « non sans avoir hésité quelque temps », de laisser temporairement derrière elle son quotidien au pays.
Ce départ d’Ukraine, qu’elle a effectué avec son fils, a été accéléré lorsqu’elle a entendu à Odessa une déflagration de bombes et qu’elle n’a pas voulu connaître le même sort que les habitants de Marioupol qui vivent avec cette situation au quotidien. Cet exode n’est pas le premier pour la jeune femme qui, déjà en 2014, avait dû quitter Louhansk pour s’installer à Odessa. Un premier déménagement contraint et forcé par les tensions qui s’étaient fait jour à l’époque dans cette région ukrainienne.
Après avoir longtemps hésité avant de quitter son pays, Oksana s’est finalement décidé à franchir le pas fin février. Chargeant quelques affaires pour elle et son fils dans leur voiture, elle a pris la route pour rejoindre dans un premier temps la Moldavie, pays limitrophe de l’Ukraine. Un début de périple rendu lent et compliqué par le nombre de personnes effectuant un déplacement similaire.
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C’est ainsi que le passage à la frontière « a pris plusieurs heures en raison de l’afflux de voitures mais aussi du contexte ». Arrivés en Moldavie, la mère et son fils ont ensuite poursuivi leur parcours en traversant successivement la Roumanie, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne pour finalement arriver en France.
L’envie de retrouver le pays
Pour épuisant qu’ait été le voyage, « durant lequel nous avons dormi dans la voiture », la famille a trouvé un accueil chaleureux à Occey auprès de Liliya Mirland et de son mari. Un foyer chaleureux et un soutien que ce soit de la part de sa compatriote mais aussi « par les habitants et les élus du village ». Un intérêt pour leur situation et ce qu’ils ont traversé qui a surpris mais aussi touché Oksana et son fils.
S’ils ont heureux d’être arrivés dans l’Hexagone, mère et fils poursuivent tous les deux le même objectif, à savoir retourner dès que possible dans leur pays et retrouver leurs proches. En premier lieu, le père et mari resté en Ukraine puisque « là-bas tous les hommes sont réquisitionnés ». Au-delà de reconstituer la cellule fmailiale, Oksana souhaite aussi retrouver son rôle de chef d’entreprise. Une fonction qu’elle a dû laisser lors du début du conflit avec la Russie.
Encore en études, le fils d’Oksana continue à suivre ses cours en distanciel. Si cette organisation lui permet de continuer à préparer son diplôme, c’est surtout la séparation avec ses camarades et amis qui lui pèse le plus. C’est pour cela qu’il espère pouvoir les retrouver aussi rapidement que possible et ainsi reprendre le déroulement normal de son quotidien. « Internet me permet de garder un peu le lien avec les autres et le pays, car c’est toujours un peu dur de se trouver dans un nouveau lieu comme ici après avoir dû quitter sa maison ».
Pierre Gaudiot
p.gaudiot@jhm.fr