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Un CVB 52 inépuisable

Les Chaumontais de Moussé Gueye sont allés chercher 
des solutions haut dans le ciel de Charpy pour se sortir
du piège parisien. (Photo : A. Brousmiche)

Vendredi 25 mars à Paris, le Chaumont VB 52 Haute-Marne s’est sorti de son huitième de finale de coupe de France avec brio. Malgré des joueurs diminués par un virus grippal, les Cévébistes n’ont jamais donné l’impression d’être à court d’arguments, s’offrant une qualification héroïque.

Le Chaumont VB 52 Haute-Marne avait raison de se méfier de cette entrée en lice en coupe de France, vendredi 25 mars. Face à un adversaire parisien solide, évoluant dans sa salle, alors que les Cévébistes présentaient une équipe amoindrie par un virus grippal qui avait frappé le collectif en début de semaine, le piège semblait bien en place pour le dauphin de la saison régulière. D’ailleurs, les Haut-Marnais ont souvent senti le sol se dérober sous leurs pieds, notamment dans les deux premiers sets où, menés au score, les hommes de Silvano Prandi ont dû se raccrocher aux branches pour renverser une situation que le public de Pierre-Charpy envisageait déjà comme désespérée pour les visiteurs.

Mais pour rattraper les branches, les Chaumontais ont cependant quelques éléments à disposition capables d’aller les chercher très haut. Hier, les fins de manches ont notamment pris des accents cubains. Dans un premier set où le CVB 52 a constamment couru après le score, il a d’abord fallu la présence de Roamy Alonso au contre pour offrir la première balle de set aux siens, avant qu’il ne réédite le même geste quelques minutes plus tard pour conclure (29-31).

Dans le deuxième acte, c’était au tour de Miguel Gutierrez de sortir de sa boîte pour entraîner tout le groupe vers une “remontada” époustouflante (de 19-12 à 22-25). Sur les onze derniers points cévébistes de cette manche, le jeune Cubain alignait deux contres, trois attaques et un “ace” de conclusion : inimaginable quelques minutes plus tôt.

Enfin, dans un troisième set plus indécis. Le CVB 52 pouvait s’en remettre à son “pointu” Jesus Herrera pour bloquer deux fois consécutivement les attaques locales (26-25, puis 26-27), avant que l’attaquant local, Ibrahim Lawani, n’envoie un dernier ballon “hors ligne” (26-28).

Un mental à toute épreuve

Mais au-delà de ces faits de jeu, c’est l’incroyable solidité mentale développée par le collectif chaumontais qui aura impressionné les observateurs vendredi soir. Certains éléments n’étaient clairement pas en état de jouer, à l’image d’Osniel Mergarejo et de Fabian Plak, alors que Maxime Roatta, lui, n’avait même pas fait le déplacement jusqu’à la Capitale. Les hommes de Silvano Prandi sont alors allés puiser l’énergie, partout où ils le pouvaient. Y compris chez la trentaine de supporters chaumontais qui avait fait le déplacement et qui a poussé sans discontinuer ses favoris, jusqu’à en éteindre les envolées du public parisien.

Il fallait se battre et donc répondre, notamment défensivement, aux assauts locaux. Là encore, les Haut-Marnais ont répondu présent : Franco Massimino bien évidemment, mais également à ses équipiers, à l’image de cette défense du bras gauche de Raphaël Corre qui sera à l’origine du gain du premier set, des plongeons de Jesus Herrera, sans oublier l’énorme travail de soutien des attaquants tout au long du match : héroïques !

Enfin, quand les bras viennent à manquer, c’est la tête qui doit prendre le relais. Silvano Prandi est un maître tacticien et quand Osniel Mergarejo fait son entrée au jeu pour servir quasiment pieds au sol, c’est toute la ligne arrière parisienne qui s’en trouve surprise.

Vendredi soir, à Paris, le CVB 52 a réalisé une prestation incroyable, avec un effectif certainement diminué physiquement et qui aurait peut-être même payé à terme ses efforts fournis si le match s’était prolongé. Pourtant, sur le terrain, le CVB 52 a donné l’impression d’une équipe increvable, imperturbable face à la difficulté. Ils ont parfaitement négocié ce premier rendez-vous à Charpy et se sont promis d’y revenir samedi prochain… pour la finale.

Laurent Génin

Le jeu et les joueurs du CVB 52

HOMME DU MATCH : Miguel Gutierrez (16 att. sur 30, 4 cont., 1 ser., 5 fautes dir.) : Intenable ! Après quelques minutes de mise en place, le Cubain a ensuite survolé la partie, au sens propre comme au sens figuré. Très haut au filet, à l’attaque comme au block, il a véritablement malmené l’équipe parisienne, y ajoutant de la qualité au service et de la fiabilité en réception.


Moussé Gueye (4 att. sur 7, 4 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Sur sa lancée du match face à Toulouse, l’international tricolore a parfaitement bouché l’horizon des Parisiens, grâce notamment à une bonne lecture du jeu adverse. Son investissement et son l’énergie ont contribué à la performance des siens.


Raphaël Corre (0 att., 0 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Il faisait partie des joueurs amoindris par un virus grippal cette semaine. Mais le capitaine cévébiste a montré l’exemple, tentant de conserver une belle énergie constante. A l’image de sa qualité de service qui a souvent remis son équipe sur les bons rails…celles de la victoire.


Adrian Aciobanitei (5 att. sur 7, 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Un peu en-deçà de son rendement habituel lors des dernières sorties, le Roumain s’est remis au service de l’équipe à Paris, malgré un début de deuxième set plus difficile. Sérieux en réception, crédible à l’attaque, son retour sur le terrain au troisième a bien servi les desseins haut-marnais.


Jesus Herrera (11 att. sur 26, 2 cont., 1 ser., 6 fautes dir.) : Le “pointu” cévébiste a visiblement trouvé sa vitesse de croisière à l’abord de cette deuxième partie de saison si primordiale. Même si son rendement offensif a quelque peu baissé après la première manche, le Cubain a compensé par beaucoup de concentration au service et sur quelques gestes défensifs, ainsi que par son travail au contre.


Roamy Alonso (5 att. sur 5, 4 cont., 0 ser., 1 faute dir.) : Le Cubain, titulaire au coup d’envoi, a réalisé une très belle prestation. Fort d’une totale réussite à l’attaque, il y a ajouté une énorme présence au block. Le tout pour une seule faute directe en trois sets : du travail bien fait !


Franco Massimino (libéro) : L’Argentin a forcément été à la base des retours chaumontais dans les premier et deuxième sets. Largement menés au score, les Cévébistes ont eu besoin de sa science du placement et de ses incroyables réflexes pour pouvoir enchaîner les relances et les contre-attaques. Il a construit les fondations de la réussite cévébiste.


Osniel Mergarejo (0 att. sur 1, 1 ser.) :
Arrivé seulement le jour du match et très affaibli par le virus grippal, il n’a quaisment jamais été servi offensivement. Le Cubain a pourtant lui aussi contribué au succès de son équipe, lors de son entrée dans le deuxième set, notamment grâce à des services quasiment pieds au sol et très tactiques qui ont surpris la réception parisienne.


Fabian Plak (0 att. sur 1, 1 faute dir.) : Le Néerlandais, lui aussi amoindri, n’avait visiblement pas les ressources pour disputer un match entier. Il s’est appliqué, lors de ses apparitions à gêner le plus possible l’adversaire, au service notamment.


Cédric Da Silva : L’ex-Nancéien a effectué une entrée au service, suivie d’une défense qu’il n’a pas réussi à complètement maîtriser.

Les déclarations

Raphaël Corre (passeur et capitaine du CVB 52) : « Je le répète depuis le début : cette équipe est capable de belles choses ! On l’a prouvé à Paris, avec un effectif amoindri, touché par un virus toute cette semaine. On a dû se forcer deux fois plus à mettre toute cette énergie au service du jeu. Mais on est en confiance depuis le début de la deuxième phase et on est ambitieux ! Sur ce huitième de finale, on a su trouver les solutions mentales pour se sortir de situations très mal embarquées, malgré une semaine très difficile avec des joueurs qui manquaient à l’entraînement et Osniel (Mergarejo) qui ne nous a rejoint à Paris qu’en début d’après-midi, avant le match. On a surtout réussi à retrouver de la qualité au service, en puissance ou tactiquement. Après, nous avons une équipe qui physiquement peut beaucoup peser sur le jeu. On a passé ce premier tour. Un nouveau nous attend très rapidement, face à une équipe de Saint-Nazaire, leader de Ligue B, qui s’est débarrassé de Nice. On n’aura pas vraiment  beaucoup de temps pour récupérer, mais on a vu à Paris ce que cette équipe était capable de produire, y compris dans la difficulté. »


Adrian Aciobanitei (réceptionneur/attaquant du CVB 52) : « C’est difficile d’expliquer ce qu’il s’est passé sur ce match. Il y a eu une sorte d’énergie qui ne nous a jamais lâchés, malgré une semaine difficile et des périodes très délicates, notamment dans le premier set. Je pense que ce groupe y a toujours cru, y compris dans les moments où plus personne d’autre que nous n’y croyait. Une fois encore, on fait preuve de combativité et on ne baisse pas la tête. Pour le reste, c’est le volley ! Ce n’est jamais fini. Peut-être que Dieu était avec nous lors de cette soirée. C’est vrai qu’avec des joueurs qui n’étaient pas encore tout à fait remis de leur maladie, on a dû aller puiser vraiment loin pour gagner en trois sets et de cette manière. L’aventure continue et un beau challenge nous attend. Si on met les mêmes ingrédients tout au long de la semaine, je suis sûr que l’on est capable d’aller au bout et de ramener ce trophée à Chaumont. »


Franco Massimino (libéro du CVB 52) : « Je veux retenir cette confiance qui nous habite depuis plusieurs mois maintenant. A l’image du dernier “ace” de Miguel (Gutierrez) dans un deuxième set que Paris ne semblait pas pouvoir perdre. Au moment de servir pour remporter la manche, j’ai dit à Miguel de taper fort, j’étais sûr que ça allait passer. Il y a des moments comme cela où on sent que quelque chose de spécial se passe. C’est étonnant si on tient compte des difficultés que l’on a rencontrées à l’entraînement cette semaine. J’ai même dû évoluer comme réceptionneur/attaquant car nous n’avions pas assez de joueurs lors de certaines séances. Défensivement, l’équipe a également réalisé un “gros” match. On était concentrés et bien placés. Cela dépend aussi des rencontres et des attaquants adverses. Sur ce match, les Parisiens ne nous ont jamais véritablement surpris dans leurs offensives. Les ballons arrivaient là où on les attendaient, et avec un brin de réussite, ça remonte et on peut rejouer. »


Vladan Jelic (Président du Paris volley) : « Forcément, on est un peu déçu du résultat et du scénario, mais on a vu un beau match, deux belles équipes et du spectacle. Chaumont s’est montré très solide dans le jeu et mentalement, notamment défensivement, où ils ont été difficiles à prendre en défaut. C’est vrai qu’on aurait pu remporter le premier ou le deuxième set. Mais je ne veux surtout pas que ce revers tourne au drame pour nous. Au contraire, on est dans la prolongation de notre très bonne saison régulière, avec des “play-off” que nous allons préparer au mieux, et avec beaucoup d’ambition. On sait que l’on peut bousculer les “gros” du championnat, on l’a déjà démontré. Et Chaumont ne jouera pas tout le temps à ce niveau. Aujourd’hui, ils étaient imprenables et quand ils évoluent comme cela, c’est clairement, pour moi, la meilleure équipe du championnat. Mais je n’ai pas peur de dire que si l’on dispute les “play-off”, c’est pour gagner le titre. »
Recueillis par L. G.

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