Premier élevage de brebis laitières en Haute-Marne avec la fromagerie l’Or blanc
Une première en Haute-Marne : un élevage de brebis laitières s’est installé à Bassoncourt avec, à la clé, la transformation en yaourts et fromages de 70 litres de lait par jour. Anne-Laure Bouchot et Pierre-Edouard Brutel présentent avec passion cette nouvelle activité.
Ils ont tous les deux 33 ans et ont comme autre point commun de déborder d’enthousiasme pour leur métier passion. Anne-Laure Bouchot et Pierre-Edouard Brutel viennent tout juste d’ouvrir un atelier de brebis laitières à Bassoncourt, non loin de Clefmont. La cinquantaine de « Lacaunes » venues du sud-ouest a ainsi rejoint les 300 brebis de l’atelier viande. La première traite a eu lieu le 12 novembre dernier et, quelques jours après, les premiers fromages et yaourts sont sortis de la laiterie « L’Or blanc » qui jouxte la bergerie.
Agricultrice depuis 2019, Anne-Laure Bouchot explique avoir mis 2 ans pour monter le projet alors que son conjoint rejoindra officiellement la structure en 2022. Carrée, professionnelle et branché élevage de par ses expériences professionnelles (Pâturages Comtois et Entremont), la jeune femme ne laisse rien au hasard dans cette nouvelle activité. Elle tient à concevoir des produits uniques et qui sortent de l’ordinaire.
60 brebis en rythme de croisière
Les brebis produisent, en moyenne, 1,5 litre de lait par jour. Elles sont en monotraites, à 7 h 30 chaque matin, afin de dégager du temps pour d’autres tâches et pour la vie de famille et la conduite du troupeau est très réfléchie avec le refus de toute intensification. En fonction de la demande, il y aura, au maximum, une soixantaine de brebis laitières sur l’exploitation.
Pierre-Edouard Brutel raconte que les agnelages des Lacaunes se font et se feront du 15 septembre au 1er novembre. Durant 6 semaines, les agneaux sont élevés sous la mère puis sevrés. A ce moment, la machine à traire de douze postes imaginée, adaptée avec une entreprise locale et certifiée prend le relais pour collecter le lait.
Durant le printemps et l’été, les brebis sortent sur les pâturages proches de la bergerie. En hiver, elles restent à l’intérieur avec un grand soin accordé par les éleveurs sur la qualité de la ration. Pierre-Edouard Brutel parle de qualité de fourrages autour du foin de prairies, de l’enrubanné de luzerne, du maïs grain, des tourteaux de colza et des graines de lin extrudé bonnes pour les Oméga 3 dans le lait et bonnes pour le système reproductif des animaux. Le tout est garanti sans OGM.
Un couple heureux
Après la présentation de « Laurette », l’emblème de l’exploitation qui s’affichera partout, les éleveurs expliquent leur volonté de travailler ensemble et en bonne harmonie. Ils se complètent, ont des tâches bien dissociées mais sont également interchangeables afin que l’activité perdure en cas d’imprévus. Le couple est heureux de mener un projet en commun, « en famille, de travailler ensemble et de s’éclater ».
Mais, leur plus grande fierté est sans doute la création de A à Z de cet atelier « sans dépendre de qui que ce soit » comme le dit Pierre-Edouard Brutel. Dans cette démarche intégrale, Anne-Laure Bouchot aime « aller au bout des choses » en maitrisant parfaitement les étapes de transformation du lait. Elle est extrêmement rigoureuse en matière de règles sanitaires et de normes. Quant à Pierre-Edouard Brutel, en adoptant le principe de la vente directe, il prend un plaisir fou à aller à la rencontre des consommateurs, « à écouter leur retour, à poser des questions et à expliquer ses choix. Il n’y a pas meilleure manière pour promouvoir le métier ».
Frédéric Thévenin
Priorité à la vente à la ferme
La spécificité du lait de brebis est de convenir aux personnes intolérantes aux lactoses. Plus doux que le lait de chèvres, il est riche en matière grasse (74 %) et en matière protéique ; ce qui lui confère un rendement fromager supérieur au lait de vaches.
La gamme de produits de la fromagerie « L’Or blanc » est déjà vaste avec les yaourts « nature » au lait entier pastorisé ou ceux aux confitures de la mère d’Anne-Laure (La Clé des Champs dans la Meuse). Deux parfums sont disponibles : aux baies sauvages ou aux fruits du vergers avec des valeurs nutritionnelles garanties.
Anne-Laure Bouchot propose aussi de la faisselle, de la fromagère ail et fines herbes, des fromages « nature » frais sur procédé lactique mais aussi des épicés et, c’est de circonstances, ceux aux épices de Noël. Enfin, un fromage affiné est en cours d’élaboration avec, pourquoi pas, à venir un bleu et une tomme.
L’objectif du couple est de vendre le maximum de ses produits directement à la ferme. Ils s’appuieront aussi sur les magasins de producteurs. Ils sont déjà à Neufchâteau et Contrexéville et seront, lorsqu’ils ouvriront, à Langres et Chaumont.
Pour se faire connaître, ils visent aussi les grandes surfaces avec l’Intermarché de Montigny et, bientôt, les Leclerc de Chaumont, Contrexéville et Langres. Le tout sans oublier les crémeries de Fayl-Billot, Chaumont, l’Amap de Bourbonne et le click & collect JEPT.
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