Attention aux addictions ! La gendarmerie chez Freudenberg
Freudenberg a demandé à la gendarmerie de prévenir ses salariés des dangers des addictions. Spécialement formé à l’exercice, le major Sophie Bordes, qui commande la communauté de brigades de Longeau-Percey, a mêlé information pure et illustrations du terrain.
« C’est surtout un échange ». Au gré des informations qu’elle va délivrer, émaillées de situations concrètes auxquelles son métier l’a confrontées, le major Sophie Bordes sait que son intervention va porter si son public accroche et prend donc la parole. Drogues, médicaments, sport, « le gratte-gratte de la Française des jeux », travail, sexe… on peut en être fondu au point de devenir dépendants. Or, que l’un de ces objets de fixation vienne à manquer et le manque nous étrille. « On recherche du bien-être, on est en quête d’euphorie ». Les salariés ont une intuition exacte de ce qui est en jeu. Charge au major de passer en revue les produits, licites (alcool notamment) et illicites (stupéfiants), qui sont toxiques. « Pour tenir le choc à danser 24 h devant un mur de son, les raveurs prennent bien souvent de l’ectasy ». Cette drogue est connue pour ses effets stimulants. La réalité est toutefois encore plus préoccupante. « Quand ils sortent de rave-party, ils sont positifs… à tout. Sans compter l’alcool, qu’ils ont éventuellement aussi consommé en excès ». C’est aux parents parmi les salariés que le major Bordes s’adresse.
« Non, l’alcool ne se digère pas… »
« Les effets de l’alcool varient, selon qu’on est un homme ou une femme, selon sa corpulence, le contexte également dans lequel on le consomme ». Côté contexte, le major oppose la longue soirée entre amis où l’on boit trop au binge-drinking des ados. Mais pas question pour autant de cautionner l’excès en mode « convivial ». La règle reste : deux verres d’alcool égalent 0,5 gr/ litre de sang, seuil maximal toléré quand on est au volant… mais quand un accident du travail se produit, un test d’alcoolémie est pratiqué automatiquement sur la victime… avec un autre pour les stupéfiants, aussi systématiquement. « Non, l’alcool ne se digère pas… ». Merci de ne pas croire aux pseudo recettes qui abaisseraient son taux : ingurgiter du café salé est absolument inutile. Merci aussi de ne pas se faire ramener par son ado en conduite accompagnée : le parent est précisément incapable de l’aider, et c’est lui qui reste le conducteur. Côté cannabis, retenez qu’il laisse des traces plusieurs jours après avoir fumé un joint. Non seulement la dangerosité de ces deux familles de produits est avérée -c’est le comportement qui est altéré- mais s’affranchir de la loi se paie. Le patron de la COB de Longeau-Percey a rappelé comment et combien, selon les cas. Avant de projeter des vidéos de jeunes gens aux corps définitivement entravés, aux facultés supérieures entamées après des accidents de la route : ils étaient ivres, ils se sentaient forts, et voilà le résultat. Alors ils demandent à tous que leur malheur nous mette du plomb dans la tête.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Freudenberg attaché à la sécurité
« Chez Freudenberg, nous tenons chaque année à décliner la semaine de la sécurité ». Le responsable hygiène sécurité environnement (HSE) du site langrois Ernest Dos Santos insiste : dans le groupe et donc sur ses sites, la sécurité est comprise en « interne » et en « externe ». Dans le même temps, on veille à la relation des salariés au bien-être et au sport. En clair, ce second volet composite est pleinement associé à l’attention portée à la sécurité. C’est dans ce cadre que le site langrois a demandé à la gendarmerie d’informer 320 salariés sur les dangers des addictions, et relancé l’intervention de l’éducateur médico-sportif Stéphane Halgand, dont la crise sanitaire avait obligé Freudenberg à se passer. Au passage, le responsable HSE signale que ses salariés portent le masque anti-Covid, jusqu’à la fin de cette semaine. Avant d’aviser.