Cérémonie du 19 mars 2022 : en Algérie, c’était la guerre, finies les litotes
Qu’il ait été le 60e n’a pas davantage mobilisé la population, l’anniversaire du cessez-le-feu en Algérie a eu une cérémonie peu suivie à Langres. Décidément, le souvenir de cette guerre peine à s’exprimer.
« La loi du 6 décembre 2012 a été un soulagement ». C’est ainsi que le président de la FNACA Serge Menière a choisi de commencer son allocution samedi 19 mars, place de Verdun. Le texte consacre cette date comme la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Sans glisser sur le débat qui perdure autour de la date à laquelle il faudrait fixer la commémoration de la fin de cette guerre-là. « Mais après le 19 mars 1962, il y a eu des massacres… ». Serge Menière a toutefois souligné l’ « incroyable force émotionnelle » de ce 60e anniversaire. Trois collégiens ont pris le relais au pupitre des orateurs, et leurs lectures justes devraient avoir marqué les esprits. « Le sol vibrait sous nos corps à chaque explosion »… « Je voyais les gosses et les Vieux terrorisés… »… « Je ne comprenais pas pourquoi les soldats achevaient les blessés, transperçaient les cadavres… ».
Il est naturellement revenu au sous-préfet de l’arrondissement de Langres Emmanuelle Juan-Keunebroek de clore les allocutions en faisant lecture du discours du ministre délégué aux Armées Geneviève Darrieussecq, en charge des Anciens combattants. Il y était clairement formulé qu’il n’y avait plus de place pour la litote, en Algérie, pendant sept ans, c’était bien d’une guerre dont il s’était agi.
Les larmes d’Anne Cardinal
À l’issue de la cérémonie, dans l’hôtel de Ville où un verre était servi, le président des associations patriotiques de Langres Jacques Cornuel a remis la médaille du civisme et du dévouement à Robert Saffon.
Puis Serge Menière a décerné la médaille du 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie au maire Anne Cardinal, ému aux larmes. Avant de la remettre également au président Jacques Cornuel. À l’évocation de la guerre d’Algérie, le premier magistrat a dit son émotion, qu’elle a indiqué éprouver aujourd’hui à celle de la guerre en Ukraine.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr