Est-il utile de se procurer des pastilles d’iode ?
Santé. Dans les pharmacies haut-marnaises, la demande de pastilles d’iode est très régulière depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.
Après les masques, le gel hydroalcoolique, les vaccins puis les autotests, les pharmaciens sont aujourd’hui confrontés à une nouvelle demande. Depuis le début de la guerre en Ukraine et plus particulièrement depuis les événements à Zaporojie – la plus grande centrale nucléaire d’Europe -, la demande de pastilles d’iode est croissante dans les officines haut-marnaises. Redoutant une attaque nucléaire, de nombreuses personnes souhaitent s’en procurer à tout prix pour minimiser les effets de la radioactivité.
Seulement ces pastilles ne sont pas en vente libre. A Chaumont, une pharmacienne nous confirme d’ailleurs « qu’on n’a pas l’habitude d’avoir cette demande. Et on n’en a pas ».
Des stocks gérés par l’Armée
L’Ordre régional des pharmaciens de la Région Grand Est confirme que cette demande est de plus en plus forte. Et pourtant, en la matière, il ne s’agit pas de faire d’auto-médication. En France, ces comprimés sont gérés par l’Armée et confiés à des pharmacies proches des centrales, car les comprimés sont seulement accessibles aux personnes qui vivent dans un rayon de 20 km autour d’un réacteur nucléaire. En cas d’incident, les populations les plus proches seraient le cas échéant invitées par les autorités sanitaires à ingérer les comprimés. Pour être efficaces, ceux-ci doivent être avalés au bon moment. Ils agissent en saturant la thyroïde d’iode. Sans quoi cette glande accumule les substances radioactives disséminées dans l’air. Prendre ces comprimés à titre préventif n’est donc d’aucune utilité.
Malgré les recommandations, on comprend aisément les inquiétudes des civiles et néophytes (dont certains en ont commandé sur Internet). D’autant qu’après l’explosion de la centrale de Tchernobyl en 1986 et consécutivement au passage du nuage radioactif, de nombreuses personnes ont rencontré des soucis de thyroïde.
S. C. S.