Pourquoi le prix du gazole dépasse celui de l’essence à Chaumont ?

Désormais, le prix du gazole dépasse allègrement celui du sans plomb 95 à Chaumont. Trois explications à cela dont l’absence de raffinage en France pour le gazole.

A Chaumont, une seule et unique fois, le prix du gazole a dépassé celui de l’essence. Nous étions le 2 novembre 2018 et le mouvement des Gilets jaunes allaient bientôt entrer en scène. A cette date, la moyenne du prix des cinq stations de la ville était de 1,52 € le litre pour le gazole. Quant au sans-plomb 95, il était à 1,514 € le litre. Rapidement, avec le retrait de la taxe carbone qui touchait davantage le diesel, tout est rentré dans l’ordre des choses.

Or, l’un des faits marquants de l’envolée actuelle des prix des carburants est justement le dépassement de l’essence par le gazole. Ce 10 mars, la moyenne des prix du gazole à Chaumont était de 2,25 € le litre et celle du SP95 de 2,11 €/l. La différence devient majeure.

La scène internationale

Pour expliquer ce phénomène qui touche directement les conducteurs chaumontais et ruraux sachant qu’ils roulent majoritairement au gazole, il faut se tourner vers la scène internationale et, évidemment, la guerre en Ukraine.

Le marché mondial de l’énergie s’est raréfié et le mode de fabrication du gazole le rend encore plus sensible à ses soubresauts. En raffinant un baril de pétrole de 159 litres, il est possible d’obtenir 74 litres d’essence et seulement 35 litres de gazole. De plus, la France est davantage capable de raffiner de l’essence que le gazole sur son territoire. La dépendance au raffinage du gazole a un coût que l’automobiliste paie chèrement actuellement.

Les biocarburants moins coûteux

Autre explication à cette toute relative modération du prix du sans-plomb : l’ajout de biocarburants dans l’essence, essentiellement issus de betteraves à sucre produites en France et donc moins touchés par la guerre en Ukraine.

Si, en 2018, la situation est revenue à la « normale » rapidement, les spécialistes ne voient pas d’issue à celle-ci dans l’immédiat. Les usines de raffinage de gazole ne se fabriquent pas d’un claquement de doigt et la dépendance aux énergies des autres est une addiction qui ne se guérit pas facilement.

Frédéric Thévenin