Aux postes de pouvoir, ça donne quoi ?
Journée de la femme. L’INSEE rend deux études statistiques sur la parité en politique et la parité dans le public et le privé.
Parité politique : Grand Est en retrait
Toutes élections confondues, les femmes ne représentent que 38,5 % des élus du Grand Est en 2021, une proportion moindre qu’au plan national. La parité n’est respectée que dans les scrutins où la loi est contraignante. Les femmes élues sont généralement absentes des plus hautes responsabilités exécutives. Dans la région, seuls 17,5 % des maires sont des femmes. Les nouvelles générations d’élus sont plus féminisées. En France, plus de 75 ans après avoir obtenu le droit de vote, aucune femme n’a été élue à la présidence de la République. Ce constat illustre la lente progression de la parité en politique, tant aux élections nationales que locales. Cela a conduit le législateur à adopter des dispositions favorisant une meilleure accession des femmes au pouvoir politique. Fin 2021, les femmes ne représentent cependant que 38,5 % des élus du Grand Est, alors qu’elles sont majoritaires dans la population en âge de voter (52 %).
Introduire de fortes contraintes dans le code électoral a permis de largement féminiser plusieurs assemblées locales. C’est le cas dans les conseils départementaux, pour lesquels on élit des binômes composés d’une femme et d’un homme. La parité est presque atteinte au conseil régional du Grand Est (47,9 % de femmes) et dans les conseils municipaux des communes de plus de 1 000 habitants (48,2 %), où les listes doivent alterner femmes et hommes. Ces deux instances restent un peu en dessous de l’équilibre, car les têtes de listes sont plus souvent des hommes.
À l’opposé, la féminisation est particulièrement faible en l’absence de contraintes légales. Il n’y a ainsi qu’un tiers de femmes dans les conseils municipaux des communes de moins de 1 000 habitants du Grand Est (34,0 %).
Public-privé : les femmes rarement aux commandes
Fin 2019, les femmes ne représentent que 34,8 % des dirigeants du secteur privé dans le Grand Est. La féminisation du pouvoir est moindre dans les structures économiques les plus développées, comme les sociétés anonymes ou les sociétés par actions simplifiées. Dans le public, 44,3 % des directeurs sont des femmes, grâce à la forte proportion de femmes dirigeantes dans le versant hospitalier. Moins nombreuses, les femmes sont également moins bien rémunérées que leurs homologues masculins, avec des écarts sensiblement plus élevés dans le privé que dans le public. La parité est un peu mieux respectée parmi les jeunes générations.
Dans le Grand Est, 70 % des femmes sont actives et 61 % ont un emploi en 2018, des proportions en hausse depuis dix ans. Les femmes restent cependant éloignées des postes de pouvoir : à peine un dirigeant du secteur privé sur trois est une femme, et la situation est un peu plus favorable dans la fonction publique. Bien qu’inscrite dans la constitution depuis 1946 et réarmée depuis par un important corpus législatif, l’égalité femmes-hommes est loin d’être atteinte, tant dans leurs accès aux postes de direction que dans leurs rémunérations.
Fin 2019, les femmes occupent 34,8 % des emplois de dirigeants d’entreprises dans le Grand Est, hors micro-entreprises. La parité est presque atteinte dans les entreprises individuelles (46,8 %), qui représentent près de la moitié des entreprises de la région. Mais les femmes gèrent beaucoup plus rarement des entreprises ayant des formes économiques plus développées. Seules 25,7 % des gérants majoritaires de société sont des femmes, et leur part est encore plus faible parmi les dirigeants salariés (20,2 %). Les emplois de dirigeants de sociétés anonymes (SA) ou de sociétés par actions simplifiées (SAS) sont particulièrement peu féminisés dans la région (19,8 %), une proportion inférieure d’un point à la moyenne en France de province.