Liliya Mirland garde toujours une partie de son coeur en Ukraine
Vivant en France depuis 2014 et désormais installée avec son mari à Occey, Liliya Mirland est originaire de la région de Donbass à l’Est de l’Ukraine et à la frontière avec la Russie. Un territoire en plein coeur du conflit qui touche le pays depuis près de deux semaines.
« Même si je ne vis plus en Ukraine depuis huit ans, j’ai encore ma mère qui vit là-bas ainsi que des amis et la famille de mon ex-mari », confie celle qui a refait sa vie dans l’Hexagone, tout d’abord à Montpellier puis en Haute-Marne. Si elle avoue être parfaitement heureuse en France, Liliya Mirland souligne que lorsqu’elle a dû quitter son pays natal en 2014 elle n’avait pas le souhait d’un départ définitif.
« A l’époque, j’ai dû aller de toute urgence en Ukraine pour récupérer mon fils car déjà à ce moment-là la situation dans le Donbass était problématique », souligne celle qui a une formation en comptabilité et dans la finance. Se tenant au courant autant que possible des événements dans son pays et d’autant plus depuis ces dernières semaines, Liliya Mirland explique que sa mère ne souhaite pas pour le moment quitter sa maison. « Elle a plus de 60 ans et perçoit un départ comme un déchirement qu’elle pourrait avoir beaucoup de mal à surmonter », explique la jeune femme.
Garder le lien avec ses proches
Si elle n’a pas pu retourner dans son pays depuis son départ en 2014 et de fait n’a plus revu directement sa mère, Liliya Mirland conserve tout de même de nombreux liens avec ses proches restés au pays. « Par les réseaux sociaux et les moyens de communications, on arrive à garder le contact et c’est d’autant plus important en ce moment où on constate que la propagande par rapport à cette guerre est énorme », regrette l’ukrainienne.
Liliya Mirland, à défaut de pouvoir pour l’heure retrouver sa mère, espère pouvoir prochainement accueillir chez elle une amie et son fils. « Elle est partie d’Ukraine en milieu de semaine dernière et vendredi 4 mars elle venait d’entrer seulement en Moldavie », souligne la mère de famille qui explique que les déplacements, racontés par ses amis qui tentent de s’éloigner du conflit, sont rendus difficiles par l’exode sur les routes.
Pour ceux restés au pays, elle souligne que la vie « n’est pas simple avec des coupures d’eau, d’électricité et de gaz mais tout le monde s’adapte même si ce n’est pas simple ». Parfaitement intégrée en France et « notamment en Haute-Marne où j’ai reçu un accueil chaleureux des habitants d’Occey », Liliya Mirland espère pouvoir être source de réconfort et d’aide lorsque « mon amie et son fils arriveront, d’autant plus qu’en partant ils ont laissé ce qui était leur vie quotidienne derrière eux ».
Pierre Gaudiot
p.gaudiot@jhm.fr