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La ligne européenne – L’édito de Christophe Bonnefoy

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La déclaration de candidature d’Emmanuel Macron vaut finalement plus par le contexte dans lequel elle intervient que par l’événement qu’elle représente. Que le chef de l’Etat ait envie de rempiler pour cinq ans n’était plus un mystère. Il le disait lui-même. Qu’il l’annonce n’était qu’une question de temps. Et donc pas une surprise.

Le président de la République était coincé entre la guerre déclarée de facto par Poutine à l’Ukraine et la date butoir fixée dans notre pays pour se lancer officiellement dans la course à l’Elysée. Il aurait sans doute aimé que l’on suspende le temps avant de se placer sur la ligne de départ. Mais il n’en avait plus la possibilité, alors que jusqu’à maintenant il avait un peu été le maître du jeu.

La seule inconnue, finalement, résidait dans le contenu de son annonce. Pandémie ? Pouvoir d’achat ? Chômage ? Ou, bousculé par l’actualité, le conflit qui inquiète la planète entière ? On sait, désormais. Un peu de tout cela.

Pour résumer : Emmanuel Macron justifie la politique menée pendant son mandat à l’aune du conflit qui se déroule à quelques heures de chez nous. Aux portes de l’Europe. En Europe. La ligne directrice : une certaine indépendance. Une France plus forte. Pour une Europe plus forte. Et inversement. En matière d’énergie, dans le domaine militaire. Ou encore dans celui de l’agriculture.

L’unité de l’Union européenne – donc la force ! – affichée face à la Russie lui fournit ainsi, en filigrane, les arguments de campagne qu’il devrait décliner dans les semaines qui viennent. Mais sans vraiment faire campagne, habits de président de la République obligent. L’opposition souhaitait qu’Emmanuel Macron laisse de côté le Président pour se transformer en candidat. L’actualité lui offre la possibilité d’être les deux à la fois.

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