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Les éleveurs se mobilisent contre le prix du lait trop bas

Une trentaine d’éleveurs se sont réunis devant les supermarché Leclerc, puis Intermarché de Chaumont pour dénoncer les prix trop bas du lait. (Photo : F. T.)

Ce lundi 21 février, les éleveurs se sont mobilisés pour dénoncer les prix trop bas et non rémunérateurs des produits laitiers dans les grandes surfaces. Ces prix les condamnent à court terme. Ils étaient une trentaine aux portes de grandes surfaces chaumontaises.

Ce lundi 21 février, la Fédération des producteurs de lait de Haute-Marne a mené une action au niveau de deux grandes surfaces, à Chaumont. Florent Cressot, son président, estime que : « La valeur ajoutée doit être partagée pour que chacun ait la capacité de vivre de son travail ». Pour lui, le producteur ne doit pas être la variable d’ajustement.

Une trentaine d’éleveurs s’est regroupée devant Leclerc et Intermarché afin de lancer ce message aux consommateurs et aux dirigeants des grandes surfaces. L’idée était de mettre la pression alors que les négociations commerciales se terminent à la fin du mois de février. D’ailleurs, ces négociations concernent essentiellement la grande distribution et les transformateurs. Entre les deux, les producteurs de lait sont pris en étau. Pire : avec une action comme celle de ce lundi, ils jouent le rôle de négociateurs et de vérificateurs.

« Un prix juste pour l’avenir de l’agriculture française »

Bien comprise par les clients même si, parfois, ils ont du mal à s’y retrouver, l’action a consisté à contrôler les prix affichés et, notamment, celui du prix du lait. D’après la loi Egalim 2, il ne doit pas être inférieur à un certain prix afin que les éleveurs soient convenablement rémunérés. Or, d’après l’indicateur de prix de revient publié par l’interprofession laitière et pour que les éleveurs reçoivent, a minima, 39 centimes du litre, les grandes surfaces ne peuvent pas vendre le lait en-deçà de 77 centimes.

Des anomalies ont rapidement été constatées dans les rayons. (Photo : F. T.)

Rapidement, les éleveurs ont détecté dans les rayons ces laits à prix trop bas qui condamnent, à terme, l’ensemble des éleveurs. Une photo était prise de cette violation de la loi Egalim 2 et elle a aussitôt été envoyée à la DDGCCRF puis au ministère de l’Agriculture qui a promis de prendre des sanctions. En fait, le ministre a demandé ces remontées du terrain afin que la loi ne soit pas détournée une nouvelle fois.

Les éleveurs présents demandent « un prix digne pour rémunérer le métier ». Dans le cas contraire, « il sera compliqué de continuer d’autant plus que la profession a besoin d’être attractive pour attirer des jeunes » d’où le slogan des étiquettes collées sur les produits laitiers des magasins : « Un prix juste pour l’avenir de l’agriculture française ».

Ces laits qui ne sont pas rémunérateurs ont été sortis des rayonnages pour y retourner après mais, comme l’a constaté Caroline Guillaume, la directrice de la FDPL, l’un d’eux affichait, justement, son caractère rémunérateur pour les éleveurs. « A 74 centimes le litre, ce n’est pas possible » dit-elle.

Reçus par les responsables de Leclerc

Pendant ce temps-là, Florent Cressot s’entretenait avec les dirigeants de la grande surface. Ils se sont montrés particulièrement aimables et compréhensifs en expliquant « comprendre le problème » et en dénonçant la guerre des prix. Ils précisent qu’ils n’achètent pas eux-mêmes les produits mais passent par une centrale d’achats sans maîtriser les résultats des négociations.

Il leur a été demandé par les éleveurs de « faire remonter le mécontentement d’autant plus que les charges en ferme augmentent sans cesse ». Ensuite, un débat a eu lieu autour des modes de consommation des ménages. Or, l’alimentation est devenue une variable d’ajustement dans le pouvoir d’achat des consommateurs. Ils ne regardent pas le prix de la nouvelle technologie venue de Chine mais tirent sur l’alimentaire. Pour Florent Cressot, « le problème est qu’à force d’écraser les prix de l’alimentaire, il n’y aura plus d’élevage en France ».

Joseph Zimet, le préfet durant encore quelques jours, a proposé de recevoir les représentants du syndicat au plus vite. Syndicat qui prévient, « la prochaine fois, les actions menées le seront devant les industriels et donc les laiteries ».

Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

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