Démasqués ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne va pas faire la fine bouche. L’éventualité de pouvoir jeter rageusement – définitivement ? – le masque qui nous sert de seconde peau depuis plus de deux ans ne peut qu’arracher un sourire ému. Sourire qu’enfin, les voisins pourront à nouveau admirer. Ainsi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, fixe à la mi-mars l’hypothèse d’une bride qu’on desserrerait tranquillement, si la situation le permet. Oubliée, l’obligation de porter le morceau de tissu en lieu clos. Enfin… dans la majorité des lieux clos. Ça n’est déjà pas si mal.
Mais ne soyons pas dupes. Au mieux, cela voudra dire que la pandémie est enfin derrière nous. Au pire, que l’allègement des contraintes n’est qu’un argument électoral qui reviendra vite comme un boomerang, sanitairement parlant. On est obligé de penser à la proximité du premier tour de la présidentielle. Mauvais esprit ? A peine. Si effectivement, on verra bien un jour le bout du tunnel, pas sûr qu’il soit si proche de nous, dans ce long et douloureux voyage.
Apporter de bonnes nouvelles, ou en tout cas de moins mauvaises, est l’assurance pour Emmanuel Macron d’entrer en campagne, allégé des critiques liées à la gestion de la crise. Voire de faire germer l’espoir dans d’autres domaines que celui de la santé. Il est en effet certain que les Français retiendront surtout de ce quinquennat le nom de ce fichu virus – Covid-19 – et les privations qui les ont accompagnés. Remiser la maladie au placard conclurait ainsi de manière plus positive ce chapitre compliqué.
Le meilleur vaccin anti-défaite pour le futur candidat ? A voir…