Terrain glissant – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les terrains glissants ne sont pas forcément ceux qu’il faut à tout prix éviter. Bon, certes, la campagne balbutiante et souvent bancale – celle de la présidentielle – nous montre presque tous les jours que la course à l’échalote, et parfois au grand n’importe quoi, n’a pas que du bon. Le jeu est dangereux, pour certains candidats ayant une certaine tendance à basculer d’un côté de la force qui a tout d’obscur. Là, on aimerait que certaines voies ne soient pas empruntées. Tortueuses, dangereuses. Dérapages pas toujours contrôlés.
Mais sur la patinoire, c’est autre chose. Pour le coup, le terrain est glissant, mais les artistes de la glace le dominent tellement qu’ils donnent à l’expression son meilleur sens. La piste aux étoiles. Les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont champions olympiques. Avec une classe inégalable. Grandissimes favoris, il leur fallait pourtant assumer leur rôle. On n’a que trop souvent, tous sports confondus, vu ceux qu’on attendait, trébucher au plus mauvais moment. Là, ils s’offrent, en plus de la médaille d’or, un record du monde. Et le seul titre qui manquait à leur palmarès, eux qui sont déjà quadruples champions du monde et quintuples champions d’Europe. Qui plus est, l’histoire est encore plus belle, quand on se souvient qu’ils avaient raté d’un cheveu la plus haute marche il y a quatre ans. Cerise sur le gâteau, et ça donne la mesure de la performance, le sacre de Papadakis et Cizeron intervient pas moins de 20 ans après celui du duo Anissina/Peizerat.
Un peu d’air frais – c’est le cas de le dire – au milieu d’une ambiance plutôt étouffante ? Indéniablement.