Le masque ancré dans les habitudes
Crise sanitaire. Depuis le 2 février, le port du masque n’est plus obligatoire en extérieur. Pourtant, dix jours plus tard, des visages restent cachés derrière des bouts de tissus. Méconnaissance, praticité ou peur, la rédaction dresse un état des lieux dans les rues de Chaumont.
« Je sors d’un magasin et j’ai oublié de retirer mon masque. Je pourrais effectivement l’enlever. Je vais d’ailleurs le faire », déclare Fabienne Tetard avant de faire tomber son masque et de laisser apparaitre un sourire. Depuis la levée de l’obligation du port du masque le 2 février dernier, des visages sont à nouveau visibles dans les rues, mais nombre d’entre eux sont toujours cachés.
Est-ce que le masque figure comme la nouvelle tendance automne-hiver 2021 en matière de cache-cou ? La mesure est-elle bel et bien arrivée aux oreilles des Chaumontais ? Une lassitude s’installe-t-elle face au fait de devoir enlever et mettre le bout de tissu bleu à chaque entrée dans un bâtiment ? Y-a-t-il une volonté de protection face au virus allant au-delà des restrictions ? Pour comprendre, JHM Quotidien s’est rendu dans le centre-ville de Chaumont pour en discuter avec les passants.
Plusieurs situations rejoignent celle de Fabienne Tétard. « Je sors d’une boutique et je vais entrer dans une autre. Quand c’est comme ça je le garde et je l’enlève à la fin de mes courses », témoigne Patricia Simon. Une autre passante, Marine Girard, expose : « Je ne le porte pas tout le temps, ça dépend de ce que je vais faire. Là, je le mets parce que je fais les magasins. Quand je sors mon chien, je ne le mets pas ».
Perdus face aux mesures sur le port du masque
Pour d’autres, la raison est plus pratique. Avec des paquets plein les mains, une dame ne peut pas retirer son masque : « En sortant du magasin, c’était compliqué de l’enlever ! » Des personnes ont pris le réflexe de le mettre en sortant de chez eux. « Je pensais aller au tabac presse en face de chez moi et n’avoir que la rue à traverser, alors j’ai mis mon masque chez moi. Finalement, je vais à La Poste. Vu que je l’avais sur le nez, je l’ai gardé », raconte une passante.
Certains gardent leur masque car ils ne s’y retrouvent plus dans la politique sanitaire. « On a du mal à suivre les mesures. Tous ceux que je vois l’ont, donc je le mets », confie Emilie Roze. Au-delà des mesures nationales changeantes, le fait que les panneaux signalant l’obligation du port du masque n’aient pas été retirés du centre-ville n’aide pas à faire tomber les masques.
« Je n’étais pas vraiment sûre de la levée de l’interdiction. La mesure concerne la France, mais il y a encore des panneaux en ville pour le port du masque et comme parfois il y a des arrêtés préfectoraux, on ne sait plus », raconte une maman accompagnée de son mari et de ses deux enfants. Seul le mari portait le masque. Quand il a su que le masque n’est plus requis, l’homme l’a immédiatement retiré.
Restent ceux qui craignent la maladie, autant pour eux que pour les autres. « Je ne savais pas, mais je préfère quand même le garder. C’est important de porter le masque, autant pour ma santé que pour celle des autres », estime une lycéenne. Bien au courant de la levée du port du masque, un retraité vosgien de passage à Chaumont préfère garder le tissu bleu : « Je sais que ce n’est plus obligatoire. Mais il y a beaucoup de Covid, donc je le porte partout ».
Julia Guinamard