« Négociations commerciales, le compte n’y est pas…encore ! » pour les producteurs de lait de Haute-Marne
Monde rural. Les négociations commerciales entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs se poursuivent. La Fédération départementale des producteurs de lait s’inquiète de la tournure qu’elles prennent. Explications.
Alors que les négociations commerciales sont en cours, les producteurs de lait restent tributaires des arbitrages entre les transformateurs et les distributeurs. Florent Cressot, président de la FDPL52, explique que « depuis des décennies, le prix du lait est passé au rouleau compresseur et, comme par magie, une loi permet enfin une revalorisation sur la rémunération de la MPA (Matière première agricole) mais nos transformateurs crient au scandale car les augmentations de leurs coûts industriels ne sont pas prises en compte par les distributeurs ».
Il s’interroge : » Est-ce un subterfuge de nos industriels pour expliquer aux producteurs qu’il va falloir se serrer la ceinture ? » Le prix du lait évolue du fait du manque de lait au niveau mondial et de la demande accrue de certains pays comme la Chine et non pas le marché français. Florent Cressot insiste : « les producteurs de lait ayant leurs charges qui augmentent également, c’est la marge des exploitations qui est mise à mal ».
Le sacrifice de l’agriculture
Il poursuit : « à quand une reconnaissance du métier et des hommes ? A quand une reconnaissance positive de l’impact de la production laitière sur notre département ? Et oui, au-delà des fermes, ce sont des fromageries, des fournisseurs, des familles dans les villages… et bien évidemment des emplois, de la vie…
Il dit stop à ce sacrifice de l’agriculture. « La profession a besoin de main d’œuvre, de jeunes agriculteurs pour s’installer. Un prix rémunérateur fait partie des conditions essentielles pour le maintien des exploitations sur nos territoires. J’en appelle à la responsabilité des distributeurs, des transformateurs pour que chaque maillon de notre belle filière puisse exister demain et offrir aux consommateurs des produits de qualité et d’origine France. Nous devons obtenir dès cette année l’application pleine et entière de la loi EGAlim 2. Nous serons vigilants sur les annonces. La souveraineté alimentaire est bien l’affaire de tous, y compris du consommateur « .
Frédéric Thévenin