Vitry (51) : Et si le centre commercial du Hamois inspirait le Vert-Bois ?

URBANISME. Alors que la concertation publique sur l’avenir du centre commercial du Vert-Bois vient de s’achever, retour sur un exemple réussi de transformation. Il y a sept ans, le centre commercial du Hamois, à Vitry-le-François, faisait lui aussi peau neuve.

« Un équipement vieillissant, avec une grande partie des cellules fermées. Un centre commercial objectivement mort. » Quand Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François, évoque l’ancien centre commercial du Hamois, on ne peut s’empêcher d’y reconnaître celui du Vert-Bois, dont la concertation publique vient de s’achever. Et la comparaison ne s’arrête pas là. Situé au pied des tours du quartier, le centre commercial a vu les boutiques fermer les unes après les autres. « Ça a commencé avec le départ de la pharmacie, en 2005. Puis le marchand de légumes est parti, La Poste a fermé son bureau, le bar et la boulangerie ont fermé… », énumère le maire de la cité rose.

« On n’est pas tombé dans le piège de reconstruire en fonction des demandes immédiates des habitants »

Puis le coup de grâce, en 2011, quand Leader Price baisse définitivement le rideau. « Il ne restait alors qu’une fleuriste et le bureau de tabac presse, qui ne voyaient pas d’horizon. Mais ils rendaient des services très importants pour la population, alors on a commencé à réfléchir comment recréer quelque chose. » Avec un Intermarché à quelques centaines de mètres seulement, « il était difficile de bâtir un projet autour d’un commerce alimentaire. »

La bonne rencontre

C’est à ce moment-là que Jean-Pierre Bouquet fait la rencontre qui va sceller l’avenir du centre commercial du Hamois. « Au Salon des maires de France, j’ai rencontré les responsables d’Epareca (intégré depuis 2019 dans l’Agence nationale de la cohésion des territoires, Ndlr). C’est un organisme public qui investit là où théoriquement ce n’est pas rentable, et donc où les promoteurs privés ne viennent pas, puis ils se chargent de la commercialisation. Ils sont venus au Hamois, ils ont analysé le secteur et on a monté un dossier avec eux. »

Une locomotive pour le nouveau centre commercial

Les choix qui ont alors été faits, en concertation avec cet organisme, se sont avérés gagnants. « On a d’abord fait le choix d’isoler une grande cellule dans la construction du nouveau centre, pour installer une locomotive (le magasin Action, Ndlr) qui a drainé des gens de l’extérieur du quartier », souligne Thierry Mouton, premier adjoint au maire de Vitry. Ensuite, Epareca a proposé des commerces auxquels l’équipe municipale ne croyait pas forcément. « Ce n’était pas évident pour nous qu’une salle de sport fonctionne. Mais eux, avec leur vision nationale des choses, ils nous ont conseillé de le faire. Et ça fonctionne. »

« L’impatience des gens, il faut la gérer »

Bien sûr, comme au Vert-Bois, tout cela ne s’est pas fait en un jour. « Il a d’abord fallu acquérir le foncier, car tous les commerçants étaient propriétaires. » Et puis la mairie a consulté. Les commerçants restants, d’abord, qui ont accepté de nombreux compromis. Et les habitants, via le conseil de quartier, qui s’est énormément impliqué. « Mais on n’est pas tombé dans le piège de reconstruire en fonction des demandes immédiates des habitants », lance Thierry Mouton. Et Jean-Pierre Bouquet de compléter : « On ne peut pas construire une offre en regardant dans le rétroviseur. Les habitants, eux, voulaient retrouver les commerces d’avant. Il a fallu faire œuvre de pédagogie pour dire que ça ne pouvait plus fonctionner comme avant. Si les activités anciennes ont périclité, c’est qu’elles n’étaient plus viables. »

Le centre commercial avant la rénovation urbaine

Mais ce dont les deux hommes se félicitent le plus aujourd’hui, c’est d’avoir lancé la rénovation du centre commercial, avant tout le reste. « Dès qu’on a commencé à y réfléchir, on avait déjà en perspective la rénovation urbaine du quartier. On l’a refait avant la rénovation urbaine pour redonner une image positive au quartier. L’impatience des gens, il faut la gérer. Le centre commercial et l’équipement sportif réalisé à l’entrée du quartier ont été des signes que le projet global avance. Et aujourd’hui, c’est une vraie réussite. Toutes les cellules sont occupées, les commerçants sont contents et les habitants aussi ! » Et si Saint-Dizier s’inspirait du Hamois pour le Vert-Bois ?

P.-J. P.

pj.prieur@jhm.fr