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Un numérique moins énergivore : le smart building

Bien que travaillant dans le numérique, Lynn Reiner n’a pas caché son impact sur l’environnement.

Innovation. Le lycée Charles-de-Gaulle a accueilli, le vendredi 4 février, Lynn Reiner, une de ses anciennes professeures, reconvertie dans les smart buildings*. Elle a animé une conférence auprès des élèves en sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D).

« Je veux faire un éveil sur le numérique et l’écologie », soutient Lynn Reiner, chargée de marketing et de communication au bureau d’étude en ingénierie durable InGeTel juste avant une conférence au lycée Charles de Gaulle. Devant une quarantaine d’élèves en sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D), cette ancienne professeure d’anglais dans l’établissement est venue échanger avec les élèves sur les smart building. D’autres sujets comme la cybersécurité ont également été évoqués.

Les smart building visent, notamment, à optimiser les ressources utilisées pour la conception d’infrastructures numériques lors de la construction ou la réhabilitation de bâtiments. Malgré les enjeux environnementaux actuels, les entreprises sont obligées d’avoir des infrastructures numériques, à minima pour internet et les réseaux. « Beaucoup de câbles sont mis à la poubelle », déplore la chargée de marketing et de communication. Une situation à laquelle le smart building doit remédier.

numérique
Les lycéens ont travaillé sur les smart buildings en cours d’anglais technique, ils ont donc posé leurs questions en anglais.

Cette écoconception prend forme notamment en « mutualisant les utilisations d’un produit », explique Lynn Reiner. « Nous essayons de fournir le plus de services avec le moins de produits », déclare-t-elle. InGeTel a notamment conçu le siège de l’entreprise de construction Vinci en utilisant 80 composants en moins qu’une construction lambda. « Nous avons réduit par cinq l’empreinte carbone du bâtiment. »

Les smart buildings s’appuient également sur la domotique, comme avec les « vitres intelligentes ». Ces « vitres intelligentes » ou vitrages thermo-isolants fonctionnement à l’image d’une couverture de survie. En fonction de la luminosité la teinte du verre se modifie pour laisser passer ou non de la chaleur. L’entreprise Saint-Gobain, qui possède une usine en Haute-Marne, produit des « vitres intelligentes ».

Numérique et pollution

Un autre moyen de réduire la consommation énergétique d’un bâtiment est de mettre en place un système d’allumage et d’extinction des outils numériques par les badges des salariés. C’est-à-dire que lorsqu’un employé arrive sur son lieu de travail et badge son entrée son ordinateur s’allume. Quand il débadge, il s’éteint. Cela peut représenter jusqu’à 10 000 € d’économie par an. Un gain non négligeable, car comme le rappelle Lynn Reiner : « Qu’est-ce qui motive le changement ? L’argent ! »

« Si le numérique était un pays, il serait le troisième émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine et les Etats-Unis. Et encore, dans ce calcul tout n’est pas pris en compte. Par exemple, l’impact de l’extraction minière n’y est pas comptabilisé », signale Lynn Reiner. Autre comparaison, le secteur du numérique pollue autant que celui de l’aviation. « Nous avons tendance à dire qu’on va sauver le monde avec le numérique, mais il faut voir le prix écologique et le regain derrière », affirme la chargée de marketing et de communication. Quelque chose qu’elle estime faire avec les smart buildings.

Par ailleurs, il faut anticiper des pénuries de certaines terres rares, composants utilisés pour la construction des appareils électroniques. C’est le cas du germanium, utilisé pour la fibre optique, dont les stocks devraient être épuisés d’ici 15 ans. « Avant que le carbone détruise tout, il n’y aura plus rien à exploiter », plaisante avec dérision la chargée de marketing et communication.

*Bâtiment intelligent en français

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

Une conférence habituellement pour un public plus âgé

Généralement, l’entreprise InGeTel anime des conférences en école supérieures, dans des facs ou encore des associations. S’il y en a eu une au lycée Charles-de-Gaulle, c’est parce que Lynn Reiner y a une attache. « J’y ai travaillé et mon fils y est scolarisé ». Au même titre qu’elle a un lien particulier avec l’établissement, les élèves de STI2D ont une affinité avec le smart building. En effet, ils ont travaillé sur ce sujet en anglais technique, cours de langue lié aux spécificités d’un secteur professionnel. Cette séquence leur servira notamment pour le grand oral du baccalauréat. Les élèves se sont montrés très réceptifs, posant de nombreuses questions en anglais.

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