La mort d’un « millionnaire »

Il y a 84 ans, le 9 février 1938, l’aviateur chaumontais Pierre Burello disparaissait au large de la Méditerranée. Retour sur la vie d’un audacieux pilote qui, avant 1935, avait déjà parcouru 1,3 million de kilomètres dans le ciel.

La tragédie du « Ville-de-Bône » a marqué les esprits, en 1938. Huit membres de l’équipage et passagers sont en effet morts dans la chute de cet hydravion de la Compagnie Air France en Méditerranée, au large de Marignane. Parmi eux, une figure de l’aviation civile, le pilote chaumontais Pierre Burello.

Fils d’un charretier italien et d’une Chaumontaise, Pierre Burello voit le jour le 1^er juillet 1894 dans le chef-lieu haut-marnais. Mécanicien de profession, il s’engage en 1914 dans le 109^e régiment d’infanterie caserné dans sa ville natale. Blessé au Moulin de Laffaux, nommé caporal, il est versé à sa demande dans l’aviation et obtient le brevet de pilote en septembre 1917. Avec l’escadrille Spad 23, Burello, bientôt sergent, remporte trois victoires aériennes. Fait prisonnier le 3 juin 1918, il parvient à s’évader en octobre, quelques semaines avant la fin d’un conflit qui a vu deux de ses frères mourir au combat.

Figure d’Air France 

Revenu à la vie civile, Pierre Burello est d’abord instructeur en Finlande. C’est sans doute là qu’il rencontre celle qu’il devait épouser à Chaumont en 1921. Employé par Air France, il devient l’une des figures de la compagnie, un de ceux ayant parcouru au moins un million de kilomètres et qu’on appelait « millionnaires » – en 1935, le Chaumontais totalisait déjà 1 311 000 km, soit 32 fois le tour de la terre.

C’est à l’occasion d’une liaison entre la France et la Tunisie qu’il meurt aux commandes de son appareil, comme avant lui d’autres pilotes haut-marnais tels Louis Massotte, de Torcenay, ou Raymond Parant, de Saint-Dizier, un pilote de l’Aéropostale disparu en 1932 lors du Tour de France aérien.

Pierre Burello avait 44 ans. Une avenue de Chaumont perpétue la mémoire de celui qui était titulaire de la rosette de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la Croix de guerre avec cinq citations.

L. F.