« Allez visiter les Ehpad… sans prévenir ! »
Si le groupe Orpea n’est pas présent en Haute-Marne, Nicolas Lacroix a tout de même jugé que la gestion d’Ehpad dans le département n’était pas exempte de reproches. Ce qui le conforte dans sa volonté de créer un observatoire de ces établissements.
Depuis le début de la semaine, les révélations du journaliste Victor Castanet sur la gestion de ses Ehpad par un groupe privé, Orpea, suscitent une vague de réprobation. Le directeur général de la société en a d’ailleurs fait les frais puisqu’il a été limogé. Si la Haute-Marne est le seul département de Champagne-Ardenne à ne pas avoir d’établissement géré par ce groupe, cela n’a pas empêché Nicolas Lacroix, lors de la commission permanente du Conseil départemental, vendredi 4 février, de porter un jugement sur ces pratiques. « Il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive un courrier d’une famille meurtrie pour le traitement reçu par un parent, a-t-il témoigné. C’est notre quotidien et trop souvent, nous regardons ailleurs. » Et de rappeler la pertinence de l’Observatoire départemental des Ehpad qu’il avait annoncé et qui est « en cours de construction ». Il s’agit « de faire un état des lieux chaque année de la situation des Ephad du département », indique celui qui, par exemple, ne comprend pas qu’une seule personne puisse diriger cinq établissements.
Transfert des RN 67 et 19
Alors que « plus de 2,5 millions de personnes vont dépasser 75 ans cette année, dont une partie va devenir dépendante », Nicolas Lacroix entend bien que ce sujet doit davantage au cœur du débat public. Et d’inviter ses élus, bien souvent présidents de conseils d’administration, à « aller visiter un voisin, une connaissance, en Ehpad, sans prévenir », afin de constater toute pratique non conforme.
Dans son propos liminaire, Nicolas Lacroix s’est également félicité de l’accord signé à Matignon* : 91 millions d’euros, à comparer avec les 4 millions obtenus par la Côte-d’Or « trois fois plus peuplée ». Puis il a annoncé qu’à la suite de sa rencontre avec le Premier ministre, il lui a écrit « immédiatement » pour demander le transfert de la RN 67 (axe Saint-Dizier – Chaumont) et de la RN 19 (Rolampont – Fayl-Billot). Une prise de compétence très importante, pour lui, tant ces deux axes « sont la colonne vertébrale » du département.
L. F.
* jhm-quotidien du 22 janvier 2022.
« On n’est pas un département de ploucs »
Laurence Robert-Dehault, opposante (RN), a demandé certains éclaircissements à Nicolas Lacroix, notamment quant au détail des 11 millions versés pour le projet Animal Explora. Elle l’a aussi interrogé sur l’acquisition d’un véhicule DS 9 à plus de 70 000 €. Il s’agissait, justifie l’élu, de remplacer une DS 5 « qui avait près de 300 000 km et qui a coûté en réparations le double du prix neuf ». Cette voiture « a été vendue », poursuit Nicolas Lacroix, qui attend la livraison de la DS 9, « mon véhicule de travail, mon bureau ». Et s’il l’a achetée à Dijon et non dans le département – comme le lui a fait remarquer Laurence Robert-Dehault -, « c’est qu’il n’y a pas de concession DS en Haute-Marne » (Ndlr : il y en a une à Saint-Dizier). « 78 000 €, c’est le prix d’une berline française, et pas étrangère, indique-t-il encore, c’est une belle voiture qui montre qu’on n’est pas un département de ploucs, que j’utiliserai pour mes déplacements en Haute-Marne, à Paris, et qui pourra servir aux vice-présidents ».