Vaudeville – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’histoire pourrait être risible. Mais on parle ici de prison. Et selon son avocat, d’une tentative de suicide d’Isabelle Balkany. La saga est en tout cas rocambolesque. Et on a même l’impression, avec le recul, que M. et Mme Balkany se sont lancés depuis quelques années dans une sorte de show permanent. Consciemment ou pas. Et que d’une certaine manière, ils le paient aujourd’hui. Certains parlaient ce jeudi de retour de boomerang.
On peut comprendre que la peine de prison ferme prononcée par la cour d’appel de Rouen frappe de plein fouet ce couple de 70 ans passés. On imagine le coup au moral. Reste que les deux époux ont semble-t-il pris les décisions de justice antérieures avec une certaine légèreté. Bonne foi ? Sentiment de toute-puissance ? Impression de demeurer intouchables après des décennies passées dans la sphère politique ? Qui sait…
Isabelle et Patrick Balkany viennent de voir leur placement sous bracelet électronique révoqué. Pas pour un, deux ou trois manquements à leurs obligations, mais visiblement une centaine. Selon eux, des sorties dans leur propriété – très grande – qui ont provoqué le déclenchement du système. Un argument qui aura sans doute surpris la Cour qui, on l’a vu, ne l’a pas jugé recevable. Et dans la droite ligne du vaudeville auquel on assiste de manière récurrente. A croire que la vie – publique ou judiciaire – a toujours été faite pour les époux d’un goût certain pour le buzz, comme on dit aujourd’hui.
Mais au-delà de cette espèce de comédie à rebondissements, on peut avec un peu de sérieux se demander si la place d’un couple de cet âge et pour de tels faits, est réellement en cellule alors que les prisons sont déjà surpeuplées. Mais c’est une autre histoire…