Hôpital : Les médecins appellent à une manifestation à Langres
C’est une première. Les médecins libéraux et hospitaliers soutenus par l’association des usagers, des élus et des syndicats appellent à manifester samedi 12 février pour dénoncer le démantèlement du pôle de santé.
Ils sont d’ordinaire peu présents sur le devant de la scène préférant travailler dans l’ombre de leur cabinet médical. Aussi voir la majorité des médecins libéraux et hospitaliers sortir de leur réserve pour appeler à manifester est une première. Et cela doit nous alarmer sur la situation actuelle et à venir du pôle de santé langrois.
Premier point, et non des moindres, les professionnels de santé sont désormais au cœur d’une convergence d’opinions. Le PETR du Pays de Langres a proposé 13 points non-négociables pour l’avenir du pôle de santé. «Ces 13 propositions nous correspondent assez», constate le Dr Didier Soumaire. «On rejoint ces 13 propositions qui demanderont à l’avenir d’être plus précises dans leur formulation», ajoute pour sa part le Dr David Bernard. Obtenir une unité est un véritable gageur car chacun partait de loin. Le PETR n’est plus arc-bouté pour l’hôpital unique à Rolampont.
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Le Conseil de développement territorial semble lui aussi se rallier à la vision des professionnels de santé. Et d’une manière générale, les divergences d’hier font place à une vision partagée d’aujourd’hui. C’est inespéré pour les médecins car pour eux la situation est bien plus préoccupante qu’on ne le laisse entendre.
Coquille vide
«On est tous d’accord pour dire que le pôle de santé de Langres est en grand danger, à court et long terme», déclare le Dr François Molli. «On a besoin de tout le monde pour s’unir face à la vitesse à laquelle l’hôpital se délite. L’urgence est là, c’est un combat à court terme et clairement l’ARS est responsable», assène Didier Soumaire. «C’est un ressenti général et partagé», ajoute David Bernard. Les libéraux évoquent une hémorragie de départs de médecins au pôle de santé avec un management à la hussarde qui donne une impression de vouloir en faire une coquille vide.
L’urgence pour eux est grande et le pôle de santé est en danger non pas demain mais aujourd’hui. «On n’a pas besoin d’un mini CHU à Rolampont où ailleurs, mais d’un hôpital adapté», rappelle François Molli. Sans une structure digne de ce nom, les libéraux craignent de ne pas favoriser l’installation de jeunes médecins sur le territoire. La présence d’un hôpital de proximité est un facteur sécurisant pour les médecins traitants d’autant plus lorsqu’ils débutent.
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Cette manifestation, samedi 12 février, est programmée à une date qui n’a rien du hasard. Lundi 15 février débuteront les premiers travaux sur la gradation de l’offre de soin. L’unité du territoire est une première réponse pour peser dans les débats qui vont s’ouvrir. «Sans le soutien des habitants, on ne pourra rien faire», fait remarquer le Dr Bernard.
Samedi 12 février permettra de prendre la température auprès des habitants du pays de Langres sur leur attachement à un pôle de santé sur ce territoire.
Philippe Lagler
p.lagler@jhm.fr