Toms et… Cymbeline
Forte d’une belle expérience acquise auprès de Jean-Paul Simonin, ex-batteur d’Hubert-Félix Thiéfaine, Cymbeline Marcangelo donne le rythme à chaque sortie du duo haut-marnais Ceux d’la Mouff.
Mars 1971. Fille de parents mélomanes, Cymbeline voit le jour à Vesoul : « L’officier d’état civil n’a jamais voulu mettre mon prénom en premier : pas Français, disait-il ! Cymbeline, Chanson des Pink Floyd francisée par ma mère avec un E, car prononcé à la française c’est plus joli, c’est mon prénom usuel depuis 50 ans ! Je suis donc une fille de babas, de hippies, de beatnik, comme vous voulez, mais j’en suis fière ! »
Fin des années 80, lors des vacances scolaires, l’adolescente se précipite dans la maison de famille en Ardèche : « Sans électricité, sans accès routier, sans eau, mais avec de la musique de d’amour, de la liberté : « On y a fait les 400 coups. Mes premières expériences de vie, de fêtes, mon premier job : serveuse au bistrot chez Léon, la figure communiste de la vallée, une expérience unique. »
Ami de la famille, Jean-Paul Simonin, à l’époque batteur de Thiéfaine, l’initie à l’instrument : « Je connaissais la portée musicale, mais c’est différent ! Il m’a appris les fondamentaux, à lire des partitions de batterie. »
L’école… de la liberté
L’Ardèche, les concerts… La musicienne franc-comtoise y retourne et tombe dans les bras de Stéphan Marcangelo, guitariste professionnel. « J’ai découvert le vrai côté des tournées, les soirées interminables, les nuits très courtes, la route la nuit… J’ai appris à vivre doublement .»
En 1996, l’oiseau se pose, l’étudiante en Espagnol à Besançon passe le concours de professeur des écoles à Chaumont. Un premier poste à Montlandon et l’instit prend ses fonctions à Hortes : « Clin d’œil de l’histoire familiale à une arrière-grand-mère originaire de Fayl-Billot ! Salut Joséphine ! »
Le taf, un mari, un mariage, un enfant mais toujours la musique… Stéphan à la guitare et Cymbeline à la batterie reprennent des chansons de La Rue Ketanou, Jamait, Ferré, Les ogres de Barback…
Hortes-Barcelone
En 2016, Stéphan compose à tout-va… Le duo « Ceux d’la Mouff* » est né : « Ma deuxième vie me rattrape, tout va très vite. On enregistre avec des amis à Arbigny-sous-Varennes. Puis Gambeat, bassiste de Manu Chao, nous propose de finir l’album à Barcelone. Fait ! Gambeat réalise notre album, y met tout son cœur, sa voix, ses cris, sa basse, ses ambiances…. Naissance de notre deuxième bébé : Barcelona ! »
En France, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique… Le couple s’offre l’aventure sur scène : « Des concerts et des rencontres avec les Marcel et son orchestre ou Les Hurlements de Léo, des liens se créent avec les Bure Haleurs dans un festival hors du commun, le DPM, parenthèse de liberté dans l’histoire ! Nous sommes inscrits au catalogue de la médiathèque départementale de la Haute-Marne, ainsi que sur Arts vivants 52. »
Directrice de l’école de Hortes, batteuse de Ceux d’la Mouff… Cymbeline assure ! Mais la covid vient tout gâcher : « J’ai ressenti le besoin de créer. La peinture pour le plaisir, puis cette passion pour les rubans. Chaises, tabourets, porte-serviettes, chevreuil empaillé… J’enrubanne tout ce que je trouve ! Je bricole, ça m’apaise en ces temps troublés ou chacun se débat. »
De notre correspondant Serge Borne
*Ceux d’la Mouff : Stéphan a grandi Rue Mouffetard à Paris.
La discothèque idéale de Cymbeline
Pink Floyd – More : Parce que c’est moi.
Bob Marley – Babylon by Bus: Une grande époque de ma vie, avec une amie merveilleuse que je ne vois plus.
La Mano Negra – Patchanka : A fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
Manu Chao – Baionarena : Fondateur pour beaucoup.
Ceux d’la Mouff – Te rappelles-tu ? : une histoire d’amour et de musique.