Région : une journée marathon à 3,5 milliards d’euros
Les élus régionaux ont débattu à distance et en une journée, ce jeudi 27 janvier, du budget 2022 du Grand Est. Un budget « ambitieux et durable » selon la majorité attaquée par toutes ses oppositions.
Et encore une plénière régionale à distance ! Situation sanitaire oblige, les élus régionaux ont une nouvelle fois débattu par écrans interposés toute la journée, ce jeudi 28 janvier. La vice-présidente Valérie Debord a même quitté le bureau où elle se trouvait en apprenant sa positivité au Covid. La journée s’est avérée très dense pour les élus, trop chargée sans doute avec le choix fait par le président, Jean Rottner, d’examiner le budget primitif 2022 en une journée. Une journée où il a fallu débattre et adopter un budget s’élevant à quelque 3,5 milliards d’euros.
« Un montant d’investissement record »
Développement économique, transports et mobilités, recherche et innovation, lycées, formation professionnelle, tourisme, santé, ruralité, sports et jeunesse, finances etc…
Bref, la séance fut menée au pas de charge et sans temps mort. Jean Rottner a planté le décor en parlant d’un budget « ambitieux ». « Grâce aux plans de relance régional, national et européen, la terrible crise économique à laquelle nous aurions pu nous attendre suite à la pandémie (…) a été évitée », a expliqué le président du Grand Est.
Budget durable ?
« La gestion rigoureuse à laquelle nous nous sommes astreints tout au long du mandat précédent et au début de celui-ci a permis de faire se monter notre budget à 3,5 milliards d’euros ce qui représente une hausse de l’ordre de 3,5%. Loin de dilapider ces fonds en fonctionnement, nous avons réalisé d’importants efforts pour atteindre le montant d’investissement record d’1,4 milliard pour le Grand Est. Cette manne, que l’on peine à se représenter n’a pas vocation à s’afficher en vain sur les livres de comptes : elle profite déjà et va continuer à profiter très concrètement aux territoires, aux entreprises et aux citoyens de la Région qui en ont besoin », a poursuivi Jean Rottner qui a insisté sur un budget régional « durable ». « 20% de nos dépenses sont très favorables à la biosphère. »
« Pas de pacte pour le pouvoir d’achat »
A quelques semaines désormais de l’élection présidentielle, dans un hémicycle déjà traditionnellement très politisé, l’examen du budget du Grand Est a donné lieu à pas mal d’accrochages entre la Majorité et ses oppositions. Le débat a oscillé toute la journée entre petites phrases assassines et heureusement quelques débats de fond.
« Ce budget, vous devriez en avoir honte (…) Vous êtes systématiquement à côté de la plaque », a d’emblée attaqué Laurent Jacobelli pour le Rassemblement national proposant l’ajout d’un budget de 100 millions d’€ pour la sécurité, proposition rejetée d’une même voix par les autres groupes politiques.
Si le groupe centriste et territoire relève l’absence de stratégie et de priorités de la part de la majorité régionale, « vous faites des économies sur le dos des acteurs du territoire », a appuyé Lara Million, la gauche solidaire et écologiste, par la voix du Haut-Marnais, Alain Cédelle, a dénoncé un budget « hors sol », regrettant qu’il n’y ait pas de « pacte d’urgence pour le pouvoir d’achat ».
Céline Clément
Le Canard fait cancaner
Un article paru cette semaine dans le Canard enchaîné a plané sur une partie des débats, valant quelques petites phrases et pas mal de pics. L’article dit en substance que l’actuel Président de la République, Emmanuel Macron, s’apprêterait à enlever l’Alsace du Grand Est pour punir en quelque sorte le président Rottner de son soutien à Valérie Pécresse dans la campagne présidentielle. Un article « sur commande » a dénoncé Jean Rottner une nouvelle fois taxé par certains de ses opposants de se servir du Grand Est comme tremplin pour Paris.
Le groupe écologiste réagit
Jacobelli tend la main aux élus de la Majorité
Former plus de personnels soignants
Au chapitre de la formation professionnelle, la Région va mettre l’accent sur les métiers en tension. Un effort budgétaire particulier est fait à l’adresse des soignants avec la formule : 3 x 2000. Il faut comprendre la formation de 2000 infirmiers et infirmières supplémentaires ainsi que 2000 aides-soignants(e)s. Dans le domaine du médico-social et de l’aide à domicile, il est aussi prévu de créer 2000 places. Car le défi du grand âge est une réalité dans le Grand Est où il y a 3300 personnes âgées dépendantes en plus chaque année.