Rebondissements – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est quasiment du Spielberg. Une pandémie à rebondissements. La grosse production aura en revanche financièrement beaucoup plus coûté qu’elle n’aura rapporté. C’est déjà une certitude.
Et on subodore qu’on connaîtra, encore, dans les semaines ou mois qui viennent, une réécriture, au moins partielle, du scénario. Derniers épisodes en date, d’abord l’aval du Conseil constitutionnel au pass vaccinal. Mais aussi l’arrivée d’un nouveau variant – BA.2 -, dont on ignore à peu près tout pour le moment. C’est dire, qu’il risque bien de jouer les trouble-fête dans les plans du gouvernement.
Des plans, d’ailleurs, qui peuvent laisser perplexe. Jean Castex lâche la bride et a esquissé jeudi soir un retour à la normale. Lent, mais réel. Et encourageant. Le monde du spectacle, notamment, apprécie. Et avec lui, le public. Mais dans le même temps, le variant Omicron continue d’affoler les compteurs : quand on flirte en permanence avec plus de 400 000 contaminations quotidiennes, on peut se demander s’il faut plus regarder du côté du ciel bleu que des nuages qui pourraient à nouveau se dessiner. Et cela, même si on nous fait bien comprendre que ce ne sont pas ces chiffres qu’il faut analyser… mais leur conséquence – ou faible conséquence – sur le milieu hospitalier.
On l’a bien compris en tout cas, en filigrane se précisent les contours d’un énième chapitre à l’histoire que nous vivons depuis deux ans, avec la course à la présidentielle, de plus en plus prégnante. Le calendrier de sortie de crise présenté jeudi n’a pas qu’une coloration sanitaire. De plus en plus, les points hebdomadaires du Premier ministre et du ministre de la Santé devront composer – ça a déjà commencé – avec le versant politique de la pandémie. Et l’entrée en campagne, probable et sûrement très proche, d’Emmanuel Macron.