Reconfinement : rencontre avec Josiane Pionnier, à Curel
Institutrice en retraite, Josiane Pionnier est âgée de 78 ans. Elle vit à Curel, petit village de Haute-Marne, avec son époux Francis. Présidente du Foyer rural de son village, elle revient sur le confinement et livre son sentiment sur cette période si particulière.
« Pourquoi moi ? » Josiane Pionnier rit en adressant sa question. À 78 ans, cette mamie a bien volontiers ouvert sa porte à un reporter du JHM. Sans hésiter. Elle vit à Curel, une commune d’environ 425 âmes, dans le Nord de la Haute-Marne.
Dynamique, Josiane Pionnier est présidente du Foyer rural dans sa commune. Elle crée du lien et se charge plus particulièrement de la section qui organise des sorties à vocation culturelle. « J’adore les vieilles pierres, mais pas seulement », rapporte-t-elle en souriant. Il y a quelques années, elle avait organisé une visite dans les locaux du JHM, afin de faire découvrir à un petit groupe le mode de fonctionnement du quotidien départemental qu’elle lit chaque jour. « Je suis au Foyer rural depuis 22 ans », indique-t-elle. Et autant dire qu’au cours des deux décennies écoulées, elle a organisé de très nombreuses sorties dans le département, la région et au-delà.
Le plein de nature
Enseignante en retraite Josiane Pionnier a fait toute sa carrière d’institutrice à Curel. Elle en est fière. Cette année 2020 n’a pas été facile pour les personnes qui, comme elle, se nourrissent de découvertes. « J’ai toujours en projet d’organiser une visite dans la Meuse ciblée sur le thème du patrimoine industriel et artisanal ou encore à la Saline royale d’Arc-et-Senans… Mais pour l’instant, on peut dire que l’association est en sommeil. Nous nous sommes téléphonés pendant le premier confinement, mais très peu finalement », se remémore-t-elle.
Entre mars et juin, comme bien des personnes confinées, Josiane Pionnier ne sortait que pour faire ses courses. « Il faisait beau. Il y a eu des fleurs, des fruits, la nature était généreuse… J’ai fait des confitures. Je sortais dans mon jardin, autour de la maison. Il n’y a pas grand-chose qui m’a manqué finalement ! »
Sa force pour tenir le choc, elle la tire de ses deux petits-enfants. « Nous avons un lien fusionnel », précise-t-elle. Par chance, ces deux adolescents qui fréquentent le lycée ne vivent pas loin et les contacts peuvent être réguliers.
Si Josiane et son époux Francis ont bien supporté le premier confinement, notre hôte estime toutefois que la privation de liberté – par la force des choses – s’assimile pour elle à « une impression d’avoir perdu du temps ».
Les secrets de Josiane pour tenir
Elle est moins optimiste pour ce reconfinement encore frais. Sans prévenir, Josiane se précipite en riant vers son téléviseur. « Venez voir ce qu’on a regardé pendant le premier confinement pour se changer les idées : des DVD d’humoristes ! Les Bodins, Laurent Gerra, Roland Magdane… » Ça fait du bien de rire ! L’autre secret de Josiane, c’est la lecture : « Je suis allée faire le plein à la bibliothèque avant le confinement. » Elle n’en revient pas que les librairies soient fermées et s’emporte même un tantinet.
Josiane sort un grand cahier. « Pendant le premier confinement, avec ma petite-fille qui est passionnée d’histoire, nous avons commencé un travail sur la généalogie de la famille. C’était passionnant », poursuit-elle en songeant à poursuivre ce travail qui devient de plus en plus compliqué en remontant dans le temps. « C’est une bonne idée pour ceux qui ne sauraient pas quoi faire ! »
Quel est le rêve de Josiane pour la fin de ce reconfinement ? « J’espère que nous aurons un vaccin, aussi rapidement que possible. J’aimerais tout simplement pouvoir rependre mes petites sorties et voyager, sans dire que je vais aller au bout du monde. »
Sylvie C. Staniszewski