Des minables – L’édito de Patrice Chabanet
Le ministère de l’Education nationale a recensé 400 incidents qui ont émaillé la minute de silence en hommage à Samuel Paty. Sur un plan purement statistique, c’est peu par rapport aux 12 millions d’élèves, de collégiens et de lycéens. Mais peut-on évaluer la gravité de ces comportements à la seule aune des chiffres ? Certainement pas. Un enseignant a été décapité pour avoir expliqué les vertus de la liberté d’expression. Il n’y aurait eu qu’un récalcitrant pour refuser de lui rendre hommage, c’était un de trop. Alors 400…
Dans le lot de ces minables, il y a les incontournables petits c…, sans véritable motivation idéologique, et rebelles d’un jour pour épater la galerie des petits copains et des petites copines. Méprisables. Plus grave : 150 cas d’apologie du terrorisme. Cette fois-ci, il s’agit plus que d’une provocation mue par la bêtise et l’ignorance. On a affaire à un comportement réfléchi. Ne parlons pas de conviction, mais de travestissement de la réalité, du refus absolu de considérer la supériorité des lois de la République sur un diktat religieux.
Le ministre a promis des sanctions disciplinaires et judiciaires à l’encontre de ces fausses têtes brûlées. Cest le moins qu’on puisse attendre. Cela dit, le chancre du mal doit être élargi. Les coupables ont-ils été influencés par leur milieu familial, des courants islamistes radicaux ou les eaux polluées des réseaux sociaux ? On peut le supposer. La première leçon qu’on puisse tirer, c’est que l’institution scolaire et les enseignants ont plus que jamais obligation de détecter la moindre poussée de radicalisme religieux chez les élèves. L’apologie du terrorisme n’est pas le seul marqueur des dérives intégristes. Il faut y ajouter les pressions exercées sur les professeurs pour les dissuader d’évoquer des pans entiers de l’Histoire. La rigueur dans ce domaine est le meilleur hommage à rendre – concrètement – à Samuel Paty.