Le Trump turc – L’édito de Patrice Chabanet
Le président américain a fait école en matière de grossièreté. Il a trouvé un élève en Turquie en la personne d’Erdogan. Ce dernier s’en est pris violemment à Emmanuel Macron pour sa politique à l’égard des musulmans de France. Délicatesse suprême : il a mis en cause « la santé mentale » du président français. La réponse de l’Elysée ne s’est pas fait attendre : notre ambassadeur à Ankara a été rappelé à Paris pour consultation. Au passage, et à bon droit, il a été rappelé au dictateur turc qu’il n’avait rien dit sur la décapitation de Samuel Paty.
Cette insulte faite à notre pays, au-delà de la personne du chef de l’Etat, s’inscrit dans une stratégie permanente de provocations. C’est le cas de l’exploration gazière tout près de la Grèce. C’est le cas d’actes hostiles contre la marine française. C’est le cas de l’envoi d’armes en Libye. C’est le cas du soutien armé à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh. C’est le cas, enfin, de l’intervention turque dans la poudrière syrienne.
Notre pays et ses alliés européens ne peuvent plus tolérer les foucades permanentes de celui qui se rêve à la tête d’un nouvel empire ottoman. Il devient urgent d’y mettre un coup d’arrêt. La France ne risque rien sur le plan militaire, mais la Grèce, elle, est directement exposée et menacée. Elle a déjà subi quatre siècles d’occupation turque qui s’est terminée il y a seulement un peu moins de 200 ans. Cela marque les esprits.
Tôt ou tard, et le plus tôt sera le mieux, se posera la question de la Turquie au sein de l’OTAN. Comment une alliance militaire peut-elle tolérer un membre aussi peu fiable, dont on sait qu’il s’acoquine en sous-main avec les islamistes radicaux ?
Enfin, il serait peut-être bon de s’intéresser au financement de certaines mosquées – et de certaines associations – en France par des fonds turcs. On le voit, notre pays ne manque pas d’atouts pour calmer les ardeurs guerrières d’Erdogan.