Plus fort que tout – L’édito de Christophe Bonnefoy
On n’avait pas forcément senti venir, chez les femmes, le sacre de la Polonaise Iga Swiatek. Mais chez les hommes et en l’absence de Federer, Nadal et Djokovic ont rejoué pour la énième fois le même scénario. Les deux monstres du tennis mondial étaient bien au rendez-vous durant cette quinzaine.
Reste que ce
Roland-Garros 2020 fut très particulier. Des premiers échanges, jusqu’à la
remise de la coupe des Mousquetaires à l’Espagnol.
Oublié, ce soleil qui tape fort à l’aube de l’été. Bonjour l’automne et, de
toute évidence, une préparation physique forcément différente… et sûrement
perturbante. Juin n’est pas octobre.
On sait en outre qu’un match de tennis n’a rien à voir avec une rencontre de football. Plus feutré. Plus snob, dira-t-on. Mais tout de même, quelle sensation particulière, que de disputer l’une des compétitions les plus populaires de la planète, en n’ayant à aucun moment ce plaisir – jouissif ? – d’entendre s’enflammer 20 000 spectateurs comme un seul homme. Qui plus est sous un toit, là aussi nouveauté mais indépendante de la crise sanitaire, ce qui aura un peu changé la donne. Au niveau des sensations bien sûr, mais aussi des possibilités qu’il a pu offrir de prolonger les échanges parfois jusqu’au milieu de la nuit. Bizarre…
Malgré les circonstances, les champions ont offert du rêve. Virus ou pas virus, Nadal et Djokovic ont montré qu’ils savaient s’adapter aux situations les plus inédites. Et à ce petit jeu, Nadal a signé un nouveau record. En trois sets qui ont sans doute laissé un goût très amer à son adversaire, il a remporté son treizième Roland-Garros. Il est bien le roi de la terre. Plus fort que tout. Et tous.