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Terrorisme : la radicalisation de Sid Ahmed Ghlam

Cette première journée aura permis de mesurer le degré de radicalisation de Sid Ahmed Ghlam. Quatre kalachnikov, deux armes de poing, des chargeurs, des gilets pare-balles, 1 995 € en petites coupures, des brassards de police et le guide du parfait apprenti terroriste ont notamment été découverts dans la voiture et le studio du bragard. Les investigations ont permis, parfois avec le concours de l’accusé, de découvrir messages cryptés et vidéos. Des échanges renvoient directement à l’intention de frapper stations de métro, églises, commissariats, gares ou marchés. Des éléments laissent supposer que la basilique du Sacré-Cœur a un temps figuré parmi les cibles des terroristes. Sid Ahmed Ghlam était bel et bien en relation avec des membres de l’État islamique. Aucun doute n’est permis. L’horreur est au rendez-vous. Les enquêteurs auront notamment mis la main sur des notes relatives aux méthodes d’égorgement.

« Surveillé dès 2014 »

Sid Ahmed Ghlam semblait assumer sa radicalisation. Son ancienne compagne également. Une mère de famille divorcée établie à Saint-Dizier. Le couple projetait de se marier. Et de partir au front. En Syrie ou ailleurs. Où Sid Ahmed Ghlam s’est-il radicalisé ? A Paris, certainement, où le Bragard était censé suivre des études. Mais également au cours de voyages en Algérie ou en Turquie. Le Bragard aurait rencontré au cours d’un de ces voyages, Abdelnasser Benyoucef, alias Abou Montana, un vétéran du jihad présenté comme un des commanditaires du projet d’attentat de Villejuif. L’accusé aura reconnu avoir acquis un ordinateur au retour d’un voyage en Turquie afin de pouvoir communiquer avec les commanditaires de l’attaque avortée visant une église de Villejuif. Un dimanche. A l’heure de la messe.

Après avoir découvert le corps d’Aurélie Châtelain, après avoir vu un siège enfant à l’arrière du véhicule de la jeune femme, comme à nouveau en contact avec la réalité, Sid Ahmed Ghlam aurait renoncé. L’accusé se serait volontairement tiré une balle dans une jambe avant de se présenter en « repenti » au cours d’une longue et fastidieuse instruction.

Ce dossier met une fois de plus en lumière des failles en matière de renseignement. Sid Ahmed Ghlam, comme sa compagne, étaient notamment connus des services de renseignement haut-marnais. Emilie Lechat-Boizumeau avait été verbalisée, à Saint-Dizier, pour port du niqab. Sid Ahmed Ghlam était fiché S et surveillé « dès le printemps 2014 ». Son pouvoir de nuisance semblait limité. « Niveau 13 ». Un simple intégriste. Un terroriste en puissance.

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