Du jamais vu – L’édito de Christophe Bonnefoy
Du jamais vu. Les
seuls mots de Jean Castex hier dans les Alpes-Maritimes, laissent deviner l’ampleur
de la vague qui s’est abattue sur la région. Et font craindre, comme il a
expliqué le redouter devant les caméras, un grand nombre de victimes.
Et dans un monde où tout se vit en direct via notamment les téléphones
portables, les images qu’on a pu voir depuis deux jours donnent encore un peu
plus de poids aux mots du Premier ministre. Des ponts qui se brisent sans autre
forme de résistance. Des arbres qui tombent comme de vulgaires allumettes. Des
maisons, aussi, qui s’écroulent comme des châteaux de cartes et, même, se
voient emportées par un courant dévastateur.
Du jamais vu qui peut présager de ce que sera l’avenir. Proche. Car malheureusement, les épisodes météorologiques comme viennent d’en connaître le Sud-Est et, quelques heures auparavant, la Bretagne, ne sont plus exceptionnels. Sans devenir tout à fait habituels, ils commencent à s’inscrire dans le tempo presque normal de notre quotidien.
Alors évidemment, l’heure est à l’urgence. A la recherche des personnes disparues. Au rétablissement des réseaux téléphoniques, au retour du courant dans les villages sinistrés et à la nécessité de réparer ces routes dont l’engloutissement pur et simple parfois, a isolé des zones entières du reste du monde.
Mais reviendra très vite sur la table, également, la fameuse question : pourquoi ? Les catastrophes liées à la météo ont toujours existé. La récurrence de phénomènes ponctuels s’inscrit en revanche dans ce qu’on appelle, au sens large, le dérèglement climatique. Et jusqu’à maintenant, on ne fait que réparer les dégâts.
On sait, peu ou prou, pourquoi notre Terre le ciel vient jeter ses cruels desseins sur ce qu’on a mis des décennies à construire. On sait comment tendre vers un meilleur. Et on ne fait rien. Sinon regarder ailleurs, trop souvent…