Le bon wagon – L’édito de Christophe Bonnefoy
Emmanuel Macron a un point commun avec François Hollande. L’actuel Président a ses Amish. L’ancien avait ses sans-dents. Dans les deux cas, un mot vient immédiatement à l’esprit : condescendance. L’approche est pourtant différente. Le premier semble fortement s’agacer des cris d’orfraie de ceux qui n’ont pour seule philosophie qu’être anti-tout. L’expression du second avait au contraire été comprise comme la parole du roi méprisant son petit peuple.
En l’occurrence, en cette année si bizarre, tout est bon à prendre pour relancer la machine. Surtout le train du progrès, que certains voudraient pourtant laisser à quai. On pensait, même, que l’arrivée de la 5G ravirait la majorité des Français. En matière de téléphonie, la 3G, puis la 4G ont en quelque sorte fait sauter les verrous de l’ancien monde. Certes, souvent plus pour apprécier le confort d’un film ou de musiques sur son téléphone. Aujourd’hui, on peut entrevoir avec cette 5G des débouchés qui iraient bien plus loin qu’une simple utilisation de loisirs. Dans le domaine médical, par exemple. Ou dans celui de l’énergie. Et pourquoi pas, on est en plein dedans, à bord même des voitures autonomes. Autrement dit, les champs du possible sont nombreux. Sauter dans le bon wagon, c’est, bien évidemment, ne pas rester à la traîne du reste du monde, qu’il soit chinois ou américain. C’est, peut-être surtout, s’offrir de nouvelles perspectives économiques et d’emploi.
Bien sûr, pas n’importe comment. En s’entourant de toutes les précautions d’usage, en particulier en termes de santé publique. Et en essayant de sortir d’une sorte de schizophrénie bien française. Celle qui nous voit nous extasier devant la moindre avancée technologique et la dénoncer dans la même minute.