Pile ou face – L’édito de Christophe Bonnefoy
Et si le professeur
Raoult avait raison ? Après tout, la vérité d’un jour quand on parle du
coronavirus n’est pas celle du lendemain. Mais elle peut devenir celle du
surlendemain.
Et on serait presque tenté de dire, en y mettant certes pas mal de mauvais
esprit, qu’il y a autant de solutions à la crise du Covid-19 qu’il existe
d’experts. Vous savez, ceux qui viennent asséner leur savoir sur les plateaux
télé. Autrement dit, on en est aujourd’hui à se demander si on ne joue pas
depuis le début de la pandémie l’avenir des Français à pile ou face. Alors
pourquoi pas le professeur marseillais en ultime recours…
On est, surtout, depuis quelques semaines, dans une espèce de flou. Ce flou qui offre aux inconscients les arguments pour braver les règles de sécurité les plus élémentaires. En mars en effet, on nous affirmait quasiment que le masque était inutile. Aujourd’hui, on l’imposerait presque jusque sous la douche. Nombre de villes viennent d’ailleurs quotidiennement s’ajouter au chapelet de celles qui ont d’ores et déjà imposé le port de l’outil de torture en pleine rue. Quiberon. La Rochelle. Lille et Nice depuis hier. Bien sûr, il est évident que la prudence doit être plus que jamais de mise, le virus, comme le dit le Premier ministre, « ne prend pas de vacances ». Et les Français qui le sont, eux, en vacances, affichent pour certains une belle désinvolture. Les chiffres sont là : le coronavirus regagne du terrain.
La plus grosse crainte désormais : un reconfinement total qui, du point de vue sanitaire, permettrait d’endiguer la nouvelle progression du virus, mais signerait l’arrêt de mort de milliers d’entreprises.
Entre laisser la liberté aux Français d’être responsables et leur imposer de l’être, le choix est donc cornélien. Si choix il y a vraiment, d’ailleurs…